Economie et société - Les clés pour comprendre l'actualité

"Recapitalisation et ratios de liquidité : de faux remèdes"

12 Octobre 2011
Notez



"Les causes de la crise actuelle ne sont pas dans le bilan des Banques, ses solutions non plus. Mais je trouve extravagant que l'on puisse douter de la solidité globale de la zone euro. A de nombreux points de vue, et notamment celui la dette ou du déficit rapporté au PIB, la zone euro est en bien meilleure santé que les autres pays et notamment que les États-Unis ou la Grande-Bretagne qui ne cessent pourtant d'alimenter le doute sur nous. Beaucoup ont également pointé du doigt la Banque centrale européenne (BCE) en dénonçant certaines décisions non conventionnelles. J'aimerais toutefois rappeler que la politique menée par la BCE l'a conduite à accroître la taille de son bilan de seulement 0,7% du PIB, alors que ce taux est de 7% pour la Fed : 10 fois plus !

Philippe Brassac, secrétaire général de la fédération nationale du Crédit agricole
Philippe Brassac, secrétaire général de la fédération nationale du Crédit agricole
(…) Il y a une sorte de pathologie, de raisonnement sans fin, à vouloir renforcer sans arrêt les fonds propres des banques qui continuent pourtant à être profitables. Au lieu de leur fixer des matelas de sécurité pour amortir des pertes, on est en train d'exiger d'elles des matelas les plus épais possibles et en même temps durs et incompressibles ! On en est à un point où il faudrait que le moindre euro consommé soit aussitôt remplacé ; pire encore, il nous faudrait augmenter d'avance les matelas pour des pertes non avérées à ce jour. Je ne crois donc pas que si demain les banques européennes étaient globalement recapitalisées cela réglerait le problème. Ce serait un faux remède car il ne s'attaquerait en rien aux causes. Un autre faux remède est celui des futurs ratios de liquidité. Ce que le comité de Bâle exige en la matière est adverse au modèle de banque d'intermédiation qui prévaut en Europe", a déclaré Philippe Brassac, secrétaire général de la fédération nationale du Crédit agricole, dans un entretien accordé aux Échos.

Les banques ne sont pas aussi solides qu'elles le prétendent

Pourtant, la Commission européenne a fait de la recapitalisation des banques sa priorité. L’objectif est d'endiguer toute aggravation de la crise bancaire. Ainsi, chaque pays membre a été incité à renforcer la solidité de ses établissements financiers. Pour le moment, il s'agit plutôt d’un travail de veille

. Chaque pays doit dresser un état de son risque bancaire et un inventaire des mesures nationales à prendre en cas de défaillance. La chancelière Angela Merkel s’est dite prête à donner l’exemple : "Les banques allemandes doivent se recapitaliser elles-mêmes d'abord et si elles ne le peuvent pas, l'État entrera en jeu". Des déclarations qui font échos à ceux prononcé par le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble : "les fortes turbulences sur les marchés financiers peuvent dégénérer en crise bancaire". Si le remède n’est peut être pas le bon, Philippe Brassac ne peut pas nier le fait que les banques ne sont pas aussi solides qu’elles le prétendent.



Nouveau commentaire :
Facebook Twitter






Regroupement de crédit sur rachat-credit-entre-particulier.com
La loi Hamon






Facebook
Twitter
Viadeo
Mobile
Rss

Inscription à la newsletter








Lexique de Sciences économiques et sociales


À vous de jouer...

Vous aimez écrire ? décrypter l'actualité économique ? et donner votre point de vue ? Alors soumettez vos articles à Économie et société. Pour cela, envoyez vos propositions à redaction@economieetsociete.com


Mentions légales :

Éditeur : Économie et société - SIREN : 804 336 667 - Siège social : 55 avenue Gambetta 78400 CHATOU - Tél. : 01 75 26 57 97 - Directeur de la publication : Vincent Paes
Hébergeur : SAS OVH - 2 rue Kellermann BP 80157 59100 Roubaix - Tél. : 09 72 10 10 07
Date de création : 3 septembre 2017 - Tous droits réservés (2007-2023)