Zone Euro : "un vrai problème de solvabilité"

24 Juillet 2013



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"Je suis persuadé qu'un défaut est inévitable pour les pays les plus vulnérables de la zone euro. Cela ne signifie pas un défaut violent où l'on décide du jour au lendemain de ne rien rembourser. Cela peut consister en une restructuration par un échange de titres à un taux plus bas ou avec une maturité plus longue. Ce qui correspond de plus en plus à l'analyse qui est faite par le FMI et les Allemands.

(…) C'est un message que les pays de la zone euro ne veulent pas entendre, mais il y a un vrai problème de solvabilité. L'Italie a vécu très longtemps avec un taux d'endettement supérieur à 100% du PIB sans que cela ne pose de problème. Mais plus l'endettement est important et plus l'exigence en termes d'excédent primaire est élevée. Et quand on regarde la solvabilité en zone euro on peut avoir de sérieux doutes. On sait très bien qu'aucun des pays en difficulté ne pourra raisonnablement atteindre un excédent primaire, c'est-à-dire l'excédent budgétaire hors coût des intérêts, équivalent à 5,6 ou 7 % du PIB. Personne n'a jamais réussi. L'Italie à déjà connu un excédent primaire à 2/3% en 1999/2000. Mais c'est le maximum qu'elle peut atteindre. Concernant le Portugal, c'est impensable. En revanche pour la France et l'Espagne, pour l'instant ça va, car on part d'un endettement plus faible", a déclaré Patrick Artus, directeur de la recherche économique chez Natixis, dans une interview accordée à La Tribune.

Les statistiques publiées par Eurostat montrent que les pays du sud de la zone euro, qui appliquent l'austérité budgétaire, ont vu leur dette exploser en 2012. L'augmentation des dettes publiques des pays sous programme d'aide européenne et du FMI jette des doutes sur les remèdes choisis par les Européens pour régler le problème d'endettement excessif dans le sud de la zone euro. Le pire n'est pas encore derrière nous...