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Les enjeux économiques de la cybercriminalité

5 Juillet 2011
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Au cours du premier trimestre 2011, six millions de logiciels malveillants ont été recensés dans le monde. La majorité visait les particuliers. Mais, désormais, les attaques informatiques se concentrent également sur les entreprises. Les grands groupes ont de plus en plus de mal à se protéger. Ainsi, chaque mois amène un nouveau scandale portant sur des fichiers d’entreprises piratées. Parmi les derniers en date, on retrouve Sony, Google ou encore Citigroup. Et les gouvernements et institutions ne sont pas épargnés. Le Fonds monétaire international et la CIA en ont même fait les frais. La situation devient préoccupante.

La cybercriminalité a généré 1 000 milliards de dollars

Les enjeux économiques de la cybercriminalité
À tel point que, selon l’OCDE, la cybercriminalité fait partie des cinq plus grandes menaces planant sur l’économie mondiale. Rien que les pertes de données, résultant d'actes malveillants, ont coûté, en moyenne, 2,2 millions d'euros aux entreprises, un montant en hausse de 16 % par rapport à 2009, selon le Ponemon Institute, spécialisé dans la recherche sur la sécurité informatique.

Pour ces pirates des temps modernes, les gains sont pharaoniques. Les revenus d'un site Internet spécialisé dans la revente de données bancaires piratées peuvent s'élever à 200 000 dollars par mois, selon la Compagnie européenne d'intelligence stratégique (CEIS).Au total, en 2010, la cybercriminalité a généré quelque 1 000 milliards de dollars dans le monde, soit des revenus supérieurs à ceux du trafic de drogue. Comment expliquer l’ampleur de ce phénomène ? Trois principales raisons à cela.

1- L’essor de l’e-commerce

Bien sûr, si les fraudes sur Internet augmentent c’est surtout grâce à l’essor du e-commerce. En France, il y a eu, en 2010, 340 millions de transactions sur Internet, soit une augmentation de 21 % en l'espace d'un an, selon la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance. De quoi inciter les criminels à tenter de voler les données bancaires des internautes…

2- Le développement du cloud computing

Pour les entreprises, la hausse des actes de piratages s’explique en grande partie par le développement du cloud computing. Cette technique consiste à stocker des données informatiques sur des serveurs externes plutôt que de les héberger soit même. Si cette pratique a des avantages directs en matière de coût, il pose de vrais problèmes en matière de sécurité. Ainsi, selon une étude publiée par Trend Micro, 43 % des entreprises dans le monde ont déjà rencontré des problèmes de sécurité avec leur fournisseur de services de cloud computing.

3- Une législation en retard

Autre raison : les peines pénales sont encore très faibles. Dans Les Echos, Adeline Champagnat, chef adjointe de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information, explique qu’"une intrusion dans un système informatique est passible de deux ans de prison, au maximum". Pour résumer, c’est beaucoup de gain et peu de risque.

A qui profite le crime ?

Mais, les pirates ne sont pas les seuls à profiter de cette insécurité naissante. Les sociétés spécialisées dans la sécurité sur Internet se frottent les mains. Les cours des sociétés américaines de sécurité informatique reflètent très bien ce phénomène. Sourcefire, Websense, Symantec et Fortinet affichent des hausses d’actions comprises entre 7 % et 50 % depuis janvier, quand l'indice S&P 500 des principales capitalisations de la Bourse de New York progresse de seulement 3 %. Résultat, les valorisations boursières des sociétés de sécurité informatique explosent.

Et, dans ce genre de cas, le doute plane toujours. En effet, ces compagnies ont intérêt à ce que l’incertitude demeure. Certains hackers professionnels racontent avoir été contacté par des sociétés des sécurités informatiques. Jusque-là, rien d’anormal. Le problème est que ces dernières les incitaient à innover dans le crime. L’objectif : avoir les pirates sous la main pour concevoir (et vendre) les solutions rapidement.



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