OGM : "juge et partie"

31 Octobre 2012



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"Ces agences reprochent à notre étude une faiblesse statistique, elles qui n'ont jamais exigé des industriels le dixième de ce qu'elles nous intiment de fournir aujourd'hui, elles qui ont même accepté, sans sourciller, des tests sanitaires de quatre-vingt-dix jours ou moins, menés sur des groupes de quatre ou cinq rats. Elles ont même parfois donné leur accord sans qu'il y ait eu tests sur des animaux. Elles nous réclament des détails encyclopédiques sans lesquels il leur "serait impossible de conclure à la validité de nos résultats", mais n'ont jamais exigé des industriels la simple transmission publique des analyses de sang dont elles ont pourtant confirmé qu'elles ne révélaient rien.

Un problème de santé publique

(…) Ce sont elles qui ont entretenu l'omerta des industriels sur les données sanitaires de leurs tests. "Secret industriel oblige", rétorquent-elles. Surtout lorsqu'on est juge et partie et qu'aucune loi n'empêche les scientifiques ayant des conflits d'intérêt de siéger dans des commissions d'intérêt national ou international... Mais qui s'offusque de ces collusions, de cette absence de transparence préjudiciable à la santé publique, donc aux citoyens ?", a déclaré Gilles-Éric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen, dans une tribune rédigée dans Le Monde.

Le professeur Gilles-Éric Séralini doit faire face aux pressions du lobby OGM qui conteste la qualité scientifique de son étude sur la toxicité des organismes génétiquement modifiés. En attendant, quatre groupes agrochimiques pourraient bientôt ne plus avoir accès aux couloirs de l’Assemblée nationale. Il s’agirait de Monsanto, Bayer Cropscience, Dupont et Syngenta. Autrement dit, le lobby pro-OGM. Comme de nombreux autres industriels, fédérations et cabinets de lobbying, ces entreprises ont un droit d’accès qui leur permet de faire valoir leurs intérêts directement auprès des députés.