"Nous n'avons pas peur de rejoindre l’Euro"

29 Décembre 2010



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"Nous n'avons pas peur de rejoindre l’Euro. Il y a certes une crise dans certains pays, mais il n'y a pas de crise de la zone euro dans son ensemble. Vous savez, je ne suis pas un vieillard et pourtant, la perspective de l'effondrement total du dollar a été agitée à au moins dix reprises depuis que je suis né ! Je me souviens que ces soit disant experts disaient que très bientôt, à travers le monde, des pays n'investiraient plus leurs réserves en dollars. Or le dollar est toujours fort et bien portant... D'ailleurs, l'euro en tant que monnaie de réserve mondiale n'a pas non plus perdu ses positions durant cette crise financière, au contraire. Avant la crise, la part de l'euro dans les réserves mondiales était de 29 %. Elle est maintenant de 31 %.

(…) L'euro va clairement soutenir nos échanges commerciaux avec les autres pays européens, qui représentent 70 % de nos exportations. L'euro sera également bénéfique pour les Estoniens, car 90 % des crédits dans notre pays ont été consentis en euros. Du coup, au moment où circulaient des rumeurs sur une possible dévaluation de la couronne estonienne, les gens se demandaient combien de temps cela leur prendrait pour rembourser leur emprunt, étant donné que leurs revenus étaient en monnaie locale : 30 ou 45 ans ?
" a déclaré Andrus Ansip, Premier ministre de l’Estonie, dans une interview accordée à La Tribune.

"La création d’eurobonds : une pratique injuste"

À compter du 1er janvier 2011, l’Estonie rejoindra la zone Euro. A l’heure où la monnaie unique est critiquée de toute part, cette nouvelle apparaît comme une petite bouffée d’air. Un nouvel entrant qui pourrait faire office d’exemple. Après avoir adhéré à l'Union européenne en 2004, l’Estonie se lance dans un rattrapage économique impressionnant. Jusqu’en 2007 la croissance de son Produit intérieur brut (PIB) dépasse 8 % par an. Puis le pays est fortement touché par la crise. En 2009, le PIB s’effondre de 14 %. Mais là encore, l’Estonie joue les bons élèves de l’Union européenne. Elle opte pour la rigueur, malgré un taux de chômage proche des 10 %. Au total, les coupes budgétaires atteignent 9 % du PIB. Une rigueur qui lui permet d’afficher le plus faible ratio dette/Pib du Vieux continent. Mieux encore, le PIB estonien devrait croître de 4 % en 2011. Un exemple pour ses grands voisins ?

En revanche, le Premier ministre s’est montré assez sceptique quant à la mutualisation des dettes de la zone Euro en créant des euro-oblogations : "Cette technique relève avant tout des questions d'aléa moral. Si les pays en grande difficulté aujourd'hui devaient aussi apporter leur garantie à ces eurobonds, cela impliquerait que les pays dont les finances sont saines devraient payer beaucoup plus cher pour leurs emprunts sur les marchés de capitaux, ce qui serait injuste."