"Les réserves ne suffiront pas à maintenir la production au-delà de 2025-2050"

11 Juillet 2012



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"Pour évaluer l'ensemble des réserves de pétrole encore récupérables, le rapport de Leonardo Maugeri se fonde sur les estimations de l'USGS (United States Geological Survey). Celle datant de l'an 2000 avance un chiffre de réserves ultimes de l'ordre 3500 milliards de barils d’hydrocarbures liquides conventionnels. Cette estimation est largement considérée comme étant exagérément optimiste.

D'ailleurs, jusqu'ici les découvertes localement très importantes de ressources au large de l'Afrique de l'Ouest et du Brésil ne comblent qu'une petite partie de l'écart entre cette estimation de l'an 2000 et les découvertes cumulées, qui à ce jour sont de l’ordre de 2500 Gb. Et même des réserves ultimes de 3500 milliards de barils ne suffiraient pas à maintenir la production au-delà de 2025-2030.

"Nier l’imminence du pic pétrolier est une erreur tragique"

(…) Le rapport Maugeri prétend qu'il n'y a pas de pic de la production en vue, et conduit implicitement à envisager qu'il n'y aura pas de contrainte énergétique sur la croissance économique future. C'est là à mon sens répéter une erreur tragique, que de nombreux pays importateurs payent déjà par un endettement insoutenable" , a déclaré Olivier Rech, ancien responsable du pétrole au sein de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), dans une interview accordée au Monde.

Ces propos font échos au rapport publié par Leonardo Maugeri, ancien dirigeant du groupe italien ENI, selon lequel le pic pétrolier n'est qu'une chimère. La principale critique de cette étude réside dans le taux de déclin de la production pétrolière existante. Selon Lénorad Maugeri, elle serait aujourd’hui de "2 à 3 % par an". De son côté, Shell estime que taux est plutôt de 5 %. De plus, le rapport considère sans aucune justification que ce taux restera constant au fil du temps. "Là encore, l’hypothèse est confortable, mais très probablement fausse. L'analyse historique montre au contraire que le rythme de déclin s'accroît depuis au moins dix ans", explique Olivier Rech.