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Les pratiques préventives des médecins généralistes libéraux

8 Juillet 2021
Rémi Lepage
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La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie les résultats de deux études sur les opinions et pratiques des médecins généralistes libéraux en matière de prévention :
- La première les questionne sur certains leviers et dispositifs de valorisation des pratiques préventives : consultations dédiées à la prévention, rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP), participation à des actions de prévention collective et à des campagnes nationales de santé publique… (DREES, Études et Résultats, 1197)
- La seconde les interroge plus spécifiquement sur les pratiques préventives concernant leurs patients présentant des conduites addictives aux substances psychoactives : alcool, tabac, cannabis, opioïdes (DREES, Les Dossiers de la DREES, 80).

 

Un médecin généraliste sur cinq a contribué à l’organisation d’actions de prévention collective

Les pratiques préventives des médecins généralistes libéraux
21 % des praticiens déclarent avoir contribué à l’organisation d’actions de prévention collective (c'est-à-dire auprès d’un groupe de population : personnes âgées, milieu scolaire, habitants de territoires fragiles…) au cours des deux années précédant l’enquête, et près d’un médecin sur trois a déjà participé ou a l’intention de participer à la campagne nationale Mois sans tabac. Les médecins exerçant en maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) indiquent nettement plus fréquemment que ceux exerçant seuls ou en cabinet de groupe participer à ces dispositifs.

Des dispositifs de valorisation des pratiques préventives (consultations dédiées, ROSP) diversement connus, perçus et utilisés par les médecins

Depuis 2017, certaines consultations complexes entrant dans le champ de la prévention font l’objet de cotations spécifiques, permettant une facturation majorée. 78 % des médecins généralistes connaissent au moins l’une de ces deux principales cotations : consultation de contraception et de prévention des maladies sexuellement transmissibles pour les jeunes filles de 15 à 18 ans (cotation CCP) et consultation de suivi et de coordination de la prise en charge des enfants de 3 à 12 ans en risque avéré d’obésité (cotation CSO). Mais une minorité a utilisé ces cotations (44 % concernant la CCP, 26 % concernant la CSO) au cours des six mois précédant l’enquête.
S’agissant de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP), 47 % des praticiens considèrent que ce dispositif a pu favoriser leurs pratiques préventives dans au moins un des trois domaines considérés dans l’enquête (vaccination antigrippale des 65 ans ou plus, dépistage des cancers gynécologiques, interventions brèves en addictologie).
 

Prévention des conduites addictives : 24 % à 66 % des médecins généralistes pratiquent un repérage systématique des consommations des principales substances psychoactives

La quasi-totalité des praticiens déclarent procéder au repérage des consommations de tabac, d’alcool à risque et de cannabis de leurs patients. Ce repérage est plus souvent mis en œuvre systématiquement (c’est-à-dire pour chacun de leurs patients, et de manière renouvelée) pour le tabagisme (66 %) que pour la consommation d’alcool à risque (43 %) ou celle de cannabis (24 %).

La démarche de repérage précoce et intervention brève (RPIB) sur ces trois types de consommation est utilisée par plus d’un médecin généraliste sur cinq, mais 67 % déclarent ne pas la connaître. Les médecins généralistes se sont assez bien approprié les nouveaux repères de consommation à risque d’alcool (« pour votre santé, l’alcool, c’est maximum deux verres par jour et pas tous les jours ») puisque, fin 2019-début 2020, 61 % déclarent les connaître.


 

Un recours fréquent aux structures et professionnels spécialisés en addictologie

Au cours de l’année précédant l’enquête, 91 % des praticiens ont fait appel à un centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) ou à un service hospitalier spécialisé, 63 % à une consultation spécialisée de tabacologie, et 26 % à une consultation jeunes consommateurs (CJC), pour de l’adressage ou pour un conseil concernant la prise en charge d’un patient.
Interrogés sur différentes situations cliniques fictives, deux tiers des médecins généralistes déclarent prendre en charge un patient présentant des signes de dépendance à l’alcool en liaison avec des structures spécialisées, alors que ces recours sont minoritaires pour la prise en charge du sevrage tabagique de patientes (16 à 37 %).
 

Des difficultés pour les prises en charge des patients suivant un traitement de substitution aux opiacés, et de ceux traités par des antalgiques opioïdes

Deux médecins généralistes sur trois déclarent avoir initié ou renouvelé des prescriptions de traitements de substitution aux opiacés (TSO) au cours de l’année précédant l’enquête. Une majorité (63 %) des praticiens à l’origine des prescriptions de TSO et 35 % de ceux qui effectuent uniquement des renouvellements de prescriptions se considèrent suffisamment formés pour cette prise en charge.

En matière de traitements antalgiques opioïdes, une large majorité (81 %) des praticiens déclarent informer systématiquement leurs patients ayant ce type de prescription des risques de mésusage et de dépendance. Une part importante des médecins généralistes (près de six sur dix) estime être souvent confrontés à des difficultés pour respecter les recommandations quant à la durée maximale de traitement antalgique opioïde, pour leurs patients ayant des douleurs chroniques non cancéreuses.

Méthodologie

Le quatrième Panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale est une enquête menée en France entière, hors Mayotte, par la Direction de la recherche des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), les observatoires régionaux de la santé (ORS) et les unions régionales des professions de santé-médecins libéraux (URPS-ML) des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Pays de la Loire, auprès de 3 300 médecins généralistes libéraux, installés au 1er janvier 2018, ayant au moins 200 patients dont ils sont le médecin traitant et sans mode d’exercice particulier exclusif (comme homéopathe ou acupuncteur).
 



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