La plupart des commentaires économiques sur la Chine ont été particulièrement élogieux sur les prouesses industrielles et commerciales du vieux continent. S’il a dominé le monde 14 siècles sur 18, sa parenthèse « maoïste » lui a coûté cher sur le plan géostratégique. Sa perte d’influence dans le monde occidental fut sans précédent. Son entrée officielle dans l’OMC en 2001 a changé la donne. Résolument tournée vers le libéralisme économique, la Chine a su s’adapter remarquablement au monde occidental au point de devenir l’usine du monde.
La Chine, propulsée par ses exportations
Sa volonté de reconquérir une place dominante passe par une reconquête du savoir-faire et des savoirs. Les transferts technologiques ont été importants mais non irréversibles. Les Etats-Unis y ont vu une formidable opportunité d’amélioration des marges pour leurs entreprises industrielles et commerciales. Les performances boursières ont été propulsées vers des sommets rarement vus. Le reste du monde occidental lui emboîte le pas et le système « gagnant-gagnant » fonctionne à merveille : accroissement des marges par un coût de production très bas, augmentation du pouvoir d’achat des occidentaux, facteur puissant de désinflation et corrélativement maintien de taux bas ce qui accessoirement convient bien aux Etats globalement surendettés et impuissants à contenir leur déficit budgétaire.
La Chine, propulsée par ses exportations délivre au monde occidental des messages idylliques sur ses données macro-économiques. Pendant plus de dix ans les marchés ont avalé des chiffres exceptionnels, toujours très proches des données gouvernementales et obtenus avec une célérité qui fait pâlir nos instituts de statistiques économiques.
Tous s’accordent à douter du bien-fondé de ces valeurs mais personne ne les conteste. Il faut dire que cela arrange tout le monde à commencer par les occidentaux. Puis arrive le deuxième volet de la poussée d’influence chinoise. Après la bataille économique, la bataille financière. L’accumulation considérable de réserves de changes donne à ce pays un poids considérable dans le refinancement des Etats dispendieux. Et la liste est longue… l’influence économique n’est rien sans la domination de la monnaie banque centrale du monde !
La chasse au statut du dollar souverain va favoriser la crise que connaît actuellement la Chine. Son influence sur les devises d’échanges internationaux est minime. Pour en faire une vraie monnaie d’échange internationale, il faut la convertibilité du RMB et en faire une monnaie forte. Faire le choix d’une monnaie forte, c’est favoriser la compétitivité des entreprises et stimuler la R&D car la perte de compétitivité via le change doit être combattu par l’innovation et la production de biens à haute valeur ajoutée.
La Chine, propulsée par ses exportations délivre au monde occidental des messages idylliques sur ses données macro-économiques. Pendant plus de dix ans les marchés ont avalé des chiffres exceptionnels, toujours très proches des données gouvernementales et obtenus avec une célérité qui fait pâlir nos instituts de statistiques économiques.
Tous s’accordent à douter du bien-fondé de ces valeurs mais personne ne les conteste. Il faut dire que cela arrange tout le monde à commencer par les occidentaux. Puis arrive le deuxième volet de la poussée d’influence chinoise. Après la bataille économique, la bataille financière. L’accumulation considérable de réserves de changes donne à ce pays un poids considérable dans le refinancement des Etats dispendieux. Et la liste est longue… l’influence économique n’est rien sans la domination de la monnaie banque centrale du monde !
La chasse au statut du dollar souverain va favoriser la crise que connaît actuellement la Chine. Son influence sur les devises d’échanges internationaux est minime. Pour en faire une vraie monnaie d’échange internationale, il faut la convertibilité du RMB et en faire une monnaie forte. Faire le choix d’une monnaie forte, c’est favoriser la compétitivité des entreprises et stimuler la R&D car la perte de compétitivité via le change doit être combattu par l’innovation et la production de biens à haute valeur ajoutée.
La Chine n'est pas montée en gamme
Et c’est là que le bât blesse ! La Chine n’est pas réellement montée en gamme et ses coûts de production se sont bien accrus par les hausses importantes de salaire de ses cadres et non cadres mais aussi concomitamment par le niveau élevé de sa devise notamment vis-à-vis du Yen, des devises émergentes asiatiques et du dollar. Dernier acte de la pièce, la transformation insuffisante des débouchés économiques de la Chine. Miser tout sur l’export rend la Chine tributaire du contexte macro-économique international. Dès 2011, elle tentera de développer sa consommation domestique susceptible de prendre le relais des exportations. Mais ce moteur de croissance est insuffisant et la réorientation économique inefficace. Conséquence : fuite des capitaux via une balance des paiements courants qui se dégrade et sorties de capitaux. Sauf à vouloir épuiser ses réserves de change pour maintenir artificiellement sa devise en bonne place, la Chine a dévalué, hypothéquant dix années d’efforts.
Et l’Europe dans tout cela ? Quelles conséquences pour elle. C’est peut être une chance unique de rebâtir des économies plus compétitives, plus diversifiées en se réappropriant des secteurs auparavant délaissés et jouer la carte des nouvelles technologies sur des secteurs plus traditionnels : automobile, construction, textile, confection, transport etc… sans pour autant abandonner les services liés aux technologies de l’information, au développement durable ou à la thématique du réchauffement climatique.
Tous les pays qui ont fait le choix de la « facilité » en paient le prix un jour ou l’autre :
Et l’Europe dans tout cela ? Quelles conséquences pour elle. C’est peut être une chance unique de rebâtir des économies plus compétitives, plus diversifiées en se réappropriant des secteurs auparavant délaissés et jouer la carte des nouvelles technologies sur des secteurs plus traditionnels : automobile, construction, textile, confection, transport etc… sans pour autant abandonner les services liés aux technologies de l’information, au développement durable ou à la thématique du réchauffement climatique.
Tous les pays qui ont fait le choix de la « facilité » en paient le prix un jour ou l’autre :
- le Canada avec Steve Harpers qui a voulu faire de son pays la 3° puissance pétrolière au monde quand le baril coûtait 110$ le baril.
- Le Brésil qui a fait le choix de l’exploitation des matières premières agricoles et énergétiques quand les matières premières allaient de records en records (2006).
- La Grande Bretagne avec le secteur financier et immobilier largement plébiscité avant la crise des subprimes etc …
Une opportunité pour l'Europe de rebâtir des économies plus compétitives
A présent que l’euro est faible, que les matières premières sont au tapis, que le coût de l’énergie est durablement très bas et que la Chine cède du terrain, ne serait-il pas temps de mobiliser nos énergies pour une reconquête des secteurs délaissés et pourtant nécessaires à nos balances des paiements courants, à nos emplois, à nos déficits budgétaires et nos énormes stocks de dettes publiques et privées.
La fenêtre de tir est en réalité un prétexte voir un catalyseur pour remotiver les économies avancées à ne pas concentrer leurs équilibres sur quelques secteurs jugés rentables à l’instant « t » mais dangereux pour notre avenir. Les vents nous sont favorables, à nous de hisser la grand-voile !
A propos de l'auteur : Daniel Gerino est économiste et président et directeur de la gestion de Carlton Sélection.
La fenêtre de tir est en réalité un prétexte voir un catalyseur pour remotiver les économies avancées à ne pas concentrer leurs équilibres sur quelques secteurs jugés rentables à l’instant « t » mais dangereux pour notre avenir. Les vents nous sont favorables, à nous de hisser la grand-voile !
A propos de l'auteur : Daniel Gerino est économiste et président et directeur de la gestion de Carlton Sélection.