Football : "créer une économie artificielle"

28 Décembre 2011



Autres articles
"C'est le bon moment pour investir dans le football français. Et ce, pour une raison : il n'est plus compétitif depuis des années. Les clubs sont sous-valorisés : cela vaut pour le PSG et à un niveau moindre pour l'AS Monaco, compte tenu de son passé. C'est aussi le bon moment pour investir du fait des perspectives de rentabilité, avec l'Euro 2016 et ses projets de grands stades. En outre, le foot français est peu endetté au regard de certains grands championnats européens.

L'avenir du football européen en dépend

(…) Les bénéfices l'emportent théoriquement sur le risque. Cela étant, il ne faut pas minorer ce dernier. Le risque, c'est de créer une économie artificielle. Elle existe déjà ailleurs : je pense notamment à Chelsea, mais surtout à Manchester City depuis sa reprise par Abu Dhabi. Sur la dernière saison, ce club a quand même perdu 195 millions de livres. Vivement, le "fair play financier" ! L'avenir du football européen en dépend, sinon on va tomber dans une bataille de milliardaires, inflationniste qui plus est. L'UEFA, qui est d'abord perçue comme une grosse machine du sport business, est très en avance sur l'analyse de son marché. On tue le produit s'il n'y a plus d'incertitude sportive, d'où un fort besoin de régulation", a déclaré Frédéric Bolotny, économiste du sport, dans une interview accordée aux Échos.

Après le rachat du PSG par le Qatar et la prise de contrôle de l'AS Monaco par un milliardaire russe, le football français est en ébullition. Il attire à nouveau les investisseurs. Si ces choix peuvent paraître étonnants au niveau sportif, ils suivent une logique bien précise en termes économiques. "À priori, l'économie du nouveau PSG est potentiellement vertueuse. De même, le recrutement de l'Italien Carlo Ancelotti à la place d'Antoine Kambouaré, tout comme l'arrivée de David Beckham, s'inscrivent dans cette logique d'internationalisation, estime Frédéric Bolotny. Mais heureusement, le sportif est toujours présent. Car, si les résultats ne sont pas au rendez-vous, l’investissement peu vite se transformer en fumée…