Finance : "toujours pas d’institutions et de règles efficaces"

22 Aout 2012



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"Cinq ans après le début de la crise des subprimes, le 9 août 2007, l'industrie financière ne dispose toujours pas d'institutions et de règles efficaces pour limiter et contrôler les risques qu'elle génère. Pour s'en convaincre, il suffit de constater la cascade de scandales qui se sont enchaînés depuis trois mois : perte de trading de plusieurs milliards de JPMorgan – pourtant réputée pour l'excellence de son contrôle des risques – sur les marchés de dérivés de crédit ; manipulation du Libor et de l'Euribor par Barclays et certaines banques internationales ; découverte d'opérations de blanchiment d'HSBC au bénéfice de groupes criminels ou terroristes ; accusations de contournement des sanctions contre l'Iran par Standard Chartered ; quasi-faillite de Knight Capital à la suite d'une perte de 440 millions de dollars (323,7 milliards d'euros) provoquée par une erreur sur un logiciel de trading à haute fréquence.

"Instabilité structurelle"

(…) L'incapacité à réguler la finance entretient une instabilité structurelle qui interdit toute sortie de crise durable : les banques jouent en effet un rôle-clé dans la création monétaire, dans le financement des ménages, des entreprises et du commerce international qui représente 20 % du PIB mondial contre 5,5 % en 1950. Elle nourrit également les populismes qui déstabilisent les démocraties. Le problème est critique en Europe, qui cumule un effondrement du crédit pour des raisons réglementaires et une instabilité financière aiguë liée à la crise de l'euro", a écrit Nicolas Baverez, économiste et historien, dans une tribune rédigée pour Le Monde.

Selon l’auteur, "les objectifs que doit poursuivre le nouveau système de régulation de la finance sont clairs : assurer le financement de la croissance et de l'emploi ; garantir la sécurité de l'épargne ; améliorer la résilience des institutions financières aux chocs ; limiter et contrôler les risques et l'instabilité financière. Pour cela, il faut agir sur deux fronts." En attendant, aucune institution européenne n’est en mesure de prendre les commandes pour mener à bien ces réformes. Résultat, rien n’a changé, cinq ans après le début de la crise.