D8 : "repiquage, recyclage et pillage de stars".

10 Octobre 2012



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"D8, je ne dirais pas que c'est une péripétie, mais c'est une chaîne qui doit trouver sa place sur le marché avec ses nouveaux actionnaires. Ce qui est intéressant maintenant, ça va être de voir comment Canal+ va gérer son affaire sur la durée. Pour l'instant, on est plutôt dans le repiquage, le recyclage et le pillage de stars. Pour le moment, c’est une grande chaîne à petite audience" , a déclaré Nonce Paolini, p-dg de TF1, lors du Mipcom à Cannes.

Derrière la moquerie, des doutes

Après être resté longtemps silencieux par rapport à l’arrivé de Canal+ dans le monde des chaînes gratuites via la création de D8, TFI montre finalement les dents. Les 4 % d'audience visés à terme ne sont pas, aux yeux de Nonce Paolini, un objectif particulièrement ambitieux par rapport au 2 % actuel. Il aurait tort de se priver : TF1 a démarré la rentrée sur les chapeaux de roue. L'audience de septembre a été bonne alors même qu'elle compare à un excellent mois de septembre 2011. Pour la suite de la saison, TF1 s'appuiera en première partie de soirée sur ses valeurs sûres : séries américaines et télé réalité à succès (Koh Lanta, The Voice et Masterchef en tête).

Pourtant, au début du mois, TF1 n'affichait pas les mêmes certitudes au début du mois. La crainte de devoir partager avec ce nouveau concurrent un gâteau publicitaire qui stagne depuis 2007 n'enchantait pas le géant des chaînes gratuites. D'autant plus que Canal+ pourra utiliser a position dominante dans le payant pour peser de tout son poids dans le monde du gratuit et notamment dans ses relations avec les producteurs de contenus. Nonce Paolini avait même fait du pied au CSA pour que celui intervienne : "Je crois que le CSA a une responsabilité historique que de faire en sorte que les engagements pris par Canal soient à la hauteur de ce que Canal représente aujourd'hui comme puissance financière", Et pour cause, le résultat opérationnel de Canal+ est supérieur à celui de TF1 et M6 réunis. "Nous ne sommes pas à armes égales et (...) cela peut créer des dégâts considérables sur le marché en clair", a-t-il estimé, en soulignant que TF1, M6 et les chaînes du service public assuraient aujourd'hui 75% du financement de la création française.