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Culture et croissance, deux notions compatibles

5 Août 2009
Franck Stassi
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Culture et croissance, deux notions compatibles
En cette période de crise, la tentation de l’Etat serait-t-elle de se centrer uniquement sur ses missions régaliennes ? Pas du tout, a assuré le Premier ministre François Fillon dans le cadre du forum « Culture, facteur de croissance » qui s’est tenu en début de semaine à Avignon. « Il faut repousser cette idée que la culture est un luxe qu’on s’offre en temps de douce prospérité alors qu’elle peut être un instrument pour aller à la conquête de la croissance. S’il y a des sacrifices à faire, ce n’est pas dans le champ culturel. Ce ne sont pas des dépenses futiles mais des investissements nécessaires pour maintenir l’attractivité », a-t-il affirmé, soucieux d’affirmer sa politique envers un secteur employant 430 000 personnes.

Le chiffre d’affaires du secteur culturel s’élève, dans l’Union européenne, à 650 milliards d’euros, soit 2,6 % du produit intérieur brut. Ces chiffres, qui démontrent l’importance de cette branche dans l’économie, sont à l’origine du forum : comment développer ces activités afin d’en faire profiter l’économie ? L’idée de relier ces deux notions n’est pas nouvelle : le New Deal adopté à la suite de la crise de 1929 aux États-Unis prévoyait 16 000 embauches de musiciens et 5 300 peintres dédiés aux lieux artistiques.

Le secteur de la culture présente l’avantage de pouvoir tabler sur les apports de la mondialisation (rayonnement international, promotion) sans pour autant faire les frais de pertes d’emploi massives. Les biens culturels créent des emplois, ne sont pas délocalisables, sont pérennes et cumulatifs“, explique à l’AFP Nicolas Seydoux, président du directoire de Gaumont.

Une forte implication des collectivités

Les municipalités ont bien compris la nécessité de développer de véritables politiques culturelles, si possible à l’échelon européen. Désignée Capitale européenne de la culture en 2004, Lille continue de bénéficier des apports générés par l’évènement. Les différentes manifestations ont généré, selon les estimations de La Tribune, 72 millions d’euros de recettes, avec un nombre de touristes ayant triplé entre 2003 et 2004. L’image, rénovée, de la capitale nordiste reste toujours présente dans les esprits, avec des infrastructures et travaux prévus pour l’occasion et qui ont contribué au développement de la ville. En 2013, ce sera au tour de Marseille de faire profiter l’Hexagone de ce statut, avec 600 millions d’euros de recettes et 10 millions de visiteurs attendus.

Au-delà des évènements physiques de masse, la contribution à la croissance du secteur culturel passe aussi par des actions ciblées aux retombées plus régulières. Récemment, Film France, la commission nationale chargée de l’accueil des tournages, a organisé un séjour de dix scénaristes américains afin de leur prouver les atouts de la France, notamment en termes de patrimoine. Cependant, le puzzle d’aides allouées au cinéma reste difficile à comprendre pour les entrepreneurs et réalisateurs étrangers, les subventions étant réparties selon les collectivités et les échelons. En Allemagne et en Grande-Bretagne, une mesure plus lisible et attractive est entrée en vigueur: un crédit d’impôt compense 20 % des dépenses effectuées par une production étrangère sur le territoire.

Un point reste toutefois conflictuel : le statut des intermittents, soumis à un régime d’assurance-chômage complexe et contesté. Par ailleurs, en France, 25 % des emplois dans le secteur sont à temps partiel, un taux élevé qui contribue aux difficiles conditions matérielles de la profession.



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