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RGPD : des efforts restent à faire

27 Janvier 2020
Jonathan Vidor
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Depuis l’application de la norme RGPD en Mai 2018, l’ensemble des interfaces et des sites web européens se doivent d’être plus transparents dans l’acquisition, le stockage et traitement des données personnelles de leurs utilisateurs et faciliter leurs modifications ou suppressions par ces derniers. Toutefois, il semblerait que cette réglementation soit difficilement respectée. Pourtant le RGPD offre l’opportunité de bâtir une relation plus respectueuse entre les marques et leurs internautes si on accepte de s’en donner les moyens.


 


La non-conformité au RGPD continue de rester monnaie courante

Il y a deux ans environ, le RGPD, Règlement Général sur la Protection des Données, entrait en vigueur et faisait trembler l’ensemble des réseaux sociaux, des plateformes publicitaires, des sites internet ou encore des services administratifs qui se sont vus menacés de fortes sanctions (jusqu’à 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires de l’entreprise) pour le cas où elles ne respecteraient pas la protection des informations personnelles que leurs utilisateurs leur partageaient.

Bien qu’il ait fait couler beaucoup d’encre et donné quelques sueurs froides, de nombreuses études remontent qu’aujourd’hui seuls 10% des sites web respectent l’application du RGPD. Certes les pop-ups pour recueillir notre consentement aux cookies pullulent sur l’ensemble des sites de la toile mais nombre d’entre-elles ne sont pas conformes au cadre légal. Vous l’avez sûrement constaté par vous-même, on trouve encore beaucoup trop de cases pré-cochées que l’on va accepter pour gagner du temps et il nous faut parfois recourir à de nombreux clics pour refuser ou accepter les cookies au lieu de nous proposer un bouton ‘Tout refuser”.

 

Respectons la confidentialité de nos utilisateurs

De nombreuses études démontrent que de donner le contrôle de ses données personnelles à l’utilisateur, de lui laisser le choix d’être exposé ou non aux publicités d’une marque, cela le pousse à s’interroger sur sa relation avec l’annonceur. Dans la mesure où il accepte consciemment de vous laisser diffuser vos messages publicitaires, c’est que vos produits ou vos messages captent son attention. C’est pourquoi Facebook a par exemple fait évoluer dernièrement les règles de diffusion de ses annonces en faveur de l’utilisateur. Les détenteurs d’un compte Facebook peuvent désormais masquer les publicités, diffusées via les listes d’audiences personnalisées.

De son côté, Google, outre sa plateforme permettant d’ores et déjà aux utilisateurs de gérer leurs informations personnelles, de les partager ou non et de comprendre les implications sur leurs utilisations, a annoncé que d’ici 2022, il allait supprimer la prise en charge des cookies tiers sur Chrome pour tendre toujours plus vers ce droit à la vie privée de ses internautes. Ces données sont lourdes à gérer par les éditeurs de site. Cette annonce montre que Google a désormais la capacité de se passer de cookies tiers pour toucher les internautes avec des publicités ciblées...

Cette approche aura pour conséquence de décharger les éditeurs d’une partie de la responsabilité RGPD mais aussi, d’un certain point de vue de rendre plus compliqué pour les utilisateurs de gérer le traitement de leurs données personnelles en déportant le sujet des sites consultés au navigateur utilisé. En fait, c’est justement le fait que de plus en plus d’internautes mènent la vie dure aux cookies que Google glisse sur des mécanismes propriétaires qui seront plus difficiles à contrer. Il faudra voir comment via le Google Dashboard, le géant américain va centraliser les informations et mettre à disposition de l’utilisateur tous les moyens pour décider des données qu’il accepte de partager. A l’heure où les messages publicitaires se succèdent au fil de la journée, il est préférable de se concentrer sur une cible réceptive qui aura pleinement donné son accord. Elle saura alors vous le rendre le moment venu ! Si nous ne respectons pas dès à présent les règles du RGPD, si nous instaurons un manque de confiance envers les utilisateurs, nous risquons de passer à côté des évolutions technologiques de demain. Regardons les enceintes connectées, 79% des utilisateurs se disent préoccupées par la confidentialité de leurs données et 66% de ceux qui y ont renoncés l’ont fait par peur d’une mauvaise utilisation des data d’après un sondage de 2019 par Path Interactive.

Dans un monde où l’accumulation des données est massive et où toute perte de contrôle peut aller très vite, les marques se doivent de s’adapter aux nouvelles règles de confidentialité et se montrer transparente pour garder leur position et leurs clients. De son côté, la CNIL a lancé une consultation sur son projet de recommandation sur les cookies et autres traceurs, cette consultation prendra fin le 25 février 2020. Pour y participer, cliquez sur le lien ci-dessus.

A propos de l'auteur : Jonathan Vidor est président fondateur de l'agence e-marketing JVWEB.


Jonathan Vidor

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