Pôle emploi : l’abus des radiations

27 Mai 2013



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Alors que Pôle emploi ne déclarait réaliser que 2 000 radiations par mois en moyenne en 2011, ce chiffre est monté à 41 000 en 2012. Face à ce chiffre, le médiateur du service public a publié un rapport dans lequel il formule des recommandations pour rendre le système plus juste.
En effet, cette hausse des radiations s’est faite dans des conditions plus que douteuses. Une radiation, c’est deux mois sans indemnité, le plus souvent. Pire, jusqu’au 31 décembre dernier, la radiation avait un effet rétroactif et du coup, les chômeurs se retrouvaient non seulement sans revenus mais avec des sommes indues à rembourser.

"Un d’un dispositif de graduation ou de sursis pour le premier manquement"

Pour se faire radier, il suffit de louper un coup de fil avec son conseiller, qu’un mail atterrisse dans les spams ou qu’un courrier se perde dans les méandres de La Poste, pour se voir couper les indemnités du jour au lendemain. L’absence à une convocation représente ainsi 90 % des motifs. Au 1er semestre 2012, 93 % des réclamations reçues concernent des radiations. En majorité, elles sont motivées par une absence à un entretien (téléphonique ou à l’agence), considéré comme un refus de remplir les obligations qui conditionnent l’inscription sur la liste des demandeurs d’emploi.

Toute la question est donc de savoir s’il existe une politique délibérée pour radier le plus de monde possible. Pôle emploi sans défend. Selon le médiateur, Jean-Louis Walter, il n’existe pas de preuve qu’il va dans ce sens. Néanmoins, il préconise l’instauration "d’un dispositif de graduation ou de sursis pour le premier manquement."