Les entreprises ne sont pas préparées aux risques du Covid-19 à long terme

9 Avril 2021
Rémi Lepage



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Le cabinet de conseil et d’audit PwC dévoile les résultats de la deuxième édition de l'étude Global Crisis Survey, pour laquelle plus de 2 800 chefs d'entreprise de 29 secteurs d'activité dans 73 pays ont été interrogés sur leurs capacités à s’adapter face à la pandémie mondiale. Alors que dans l’édition 2019, 95% des personnes interrogées s'attendaient à une crise dans les deux années à venir, les pandémies avaient cependant totalement disparu des menaces que les chefs d'entreprise disaient craindre. L'année écoulée souligne que le défi de la gestion de crise ne consiste pas à prédire l'avenir, mais à faire face à l'imprévisible. 


Tirer les enseignements de la crise

Cette année, plus de 70% des répondants dans le monde (75% en France) ont déclaré que leur entreprise avait subi un impact négatif de la pandémi e et 20% (au niveau mondial) ont indiqué que la crise avait eu un impact positif, notamment les entreprises issues du secteur de la technologie.

Par ailleurs, 40% des entreprises mondiales ont dû faire face à une réduction de leurs effectifs. 

En France, l’impact de la crise sur les projets des entreprises s’observe notamment sur leurs grands investissements : 32% des répondants les ont reportés

Les regards se tournent vers l'avenir. Tirer les enseignements de la crise est un premier pas important vers la mise en place de bases solides pour la suite. La planification de crise, les programmes de résilience ainsi que la protection et la prise en compte des besoins des collaborateurs d’une entreprise font partie intégrante de la préparation aux prochaines crises.” déclare Thierry Delville, Associé au sein du pôle Cyber Intelligence chez PwC France et Maghreb

En outre, l'enquête révèle que, même avec une équipe de crise bien définie, les entreprises ont besoin d'un programme de gestion de crise agile, capable de s'adapter pour faire face aux différents types de bouleversements. Seules 35% des entreprises au niveau mondial disposent d'un plan de réponse aux crises "très pertinent", ce qui signifie que pour une majorité d'entre elles le chemin de la résilience semble encore long.

La technologie est primordiale dans ce contexte puisque 25% des répondants français pensent que la technologie a facilité l'organisation de leur équipe pour faire face aux crises et 18% sont tout à fait d'accord pour dire que leur entreprise a investi dans des technologies nouvelles à la suite du COVID-19. 

En observant les résultats du rapport, trois axes se dégagent pour que les entreprises se préparent mieux aux crises :
Concevoir un plan stratégique de réponse à la crise pour se mobiliser rapidement et stabiliser les opérations commerciales  Supprimer les cloisonnements. Un programme intégré est essentiel à l'exécution d'une réponse réussie à une crise et au renforcement de la résilience en temps normal Donner la priorité à la résilience organisationnelle et la renforcer - non seulement pour réussir, mais aussi pour survivre

Au niveau mondial, sept entreprises sur dix prévoient d'augmenter leurs investissements dans le renforcement de la résilience. Et plus globalement, 95% des chefs d'entreprise au niveau mondial estiment que leurs capacités de gestion de crise doivent être améliorées. 

Selon Thierry Delville,Pour intégrer la résilience dans l'ADN de son entreprise, il faut en faire une priorité. Notre étude révèle d’ailleurs que la gestion des crises, la continuité des activités et les plans d'urgence figurent en tête des priorités de la stratégie de résilience en veillant bien à travailler sur les enjeux de préparation, de réponse à chaud et de remédiation. Une priorité sera donnée à l'entraînement pour améliorer la maturité de l’organisation à se préparer aux prochains incidents.” 
Enfin, les perspectives pour 2021 sont positives : selon la 24e édition de la CEO Survey publiée en mars dernier, 76% des chefs d'entreprise, un chiffre record, estiment que la croissance économique mondiale s'améliorera en 2021.


Rémi Lepage