Le Portugal s’accroche… (tant bien que mal)

26 Mars 2012



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Fin mars 2009, Fitch dégradait la notation de la dette portugaise de AA à AA-. Les craintes sur une contamination du cas grec à l’ensemble des pays européens en difficulté devenaient alors de plus en plus grandes. Le programme de stabilité et de croissance, que le Portugal remettait quelques jours plus tard, devait permettre de revenir, d'ici 2013, dans les standards établis par le pacte de stabilité européen (i.e un déficit public inférieur ou égal à 3 % du Produit intérieur brut (PIB) et une dette publique à moins de 60 %.

Autant dire que la tâche était difficile puisque qu’en 2009, le déficit public portugais s’établissait à 9,3 % du PIB et sa dette publique à 91 % du PIB. Pour le moment, le Portugal respecte ses objectifs puisque son déficit public a été ramené à environ 4 % du PIB. Mais à quel prix ? Les mesures d'austérité du gouvernement ont provoqué un ralentissement de l'économie portugaise.

2013, le vrai test

Le 22 mars dernier a eu lieu une manifestation pour protester contre le plan de rigueur et l’état de l’économie portugaise. Et pour cause, cette politique d'austérité sans précédent a provoqué une récession de 1,5 % du PIB l'an dernier et, selon les estimations officielles, l'économie portugaise devrait se contracter de plus de 3 % cette année. Pire encore, le taux de chômage devrait atteindre, cette année, 14,5 %. Sans surprise la dette publique à augmenter en 2010 pour atteindre 93 %.

Ces mauvais chiffres pourraient pousser le Portugal à avoir besoin d'une aide supplémentaire, d'autant que les milieux financiers doutent qu'il puisse, comme il en a l'intention, revenir sur les marchés privés de la dette en septembre 2013. Standard & Poor’s estime néanmoins qu’une restructuration de la dette portugaise est encore évitable car le poids de la dette est moins importante que dans le cas de la Grèce. Ainsi, le Portugal, sous assistance financière de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) depuis mai 2011, a réussi à lever mercredi dernier 1,992 milliard d'euros en bons du Trésor à quatre et douze mois, à des taux d'intérêt en nette baisse par rapport aux dernières opérations similaires.