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L'investissement des TPE en berne

12 Mai 2017
Rémi Lepage
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Le Baromètre Fiducial des TPE, l’enquête de conjoncture trimestrielle réalisée par l’IFOP auprès des Très Petites Entreprises, fait état d’un trimestre dans la droite ligne du quinquennat, où le pessimisme et les destructions d’emplois ont primé.



En cette fin de mandat, le pessimisme règne parmi les patrons de TPE. 71 % sont pessimistes au sujet du climat général des affaires (+1 point) et plus de la moitié (54 %) le sont également pour leur propre activité (+3 points). Le quinquennat de François Hollande est, de surcroît, marqué par un recul de l’optimisme (pour la situation de la France) de -10 points en moyenne par rapport à ceux de ses prédécesseurs. Un décrochage d’une même ampleur (-9 points) a été enregistré depuis 2012 au sujet de leur propre activité.

Une situation de l’emploi qui se dégrade à nouveau

 
La création nette d’emplois* s’érode lentement mais durablement depuis trois trimestres. Alors qu’elle se situait à +2 au 2ème trimestre 2016, elle se retrouve à nouveau dans le rouge pour s’établir à -0,5. Là encore, le bilan de Français Hollande est en dessous de celui de ses prédécesseurs, qui eux ont connu un solde moyen positif de de créations de postes. 
Autre fait marquant, les créations pures de postes s’avèrent relativement faibles par rapport aux trimestres antérieurs.

 
 
Jean-Marc Jaumouillé, Directeur des techniques professionnelles de Fiducial : « Les TPE ont longtemps résisté en dépit d’une fragilité structurelle de leurs finances. Pendant plusieurs décennies, elles ont malgré tout compensé, en partie tout au moins, les suppressions d’emplois des grandes entreprises. Mais l’atonie économique, amplifiée par des erreurs politiques du pouvoir exécutif, les a contraintes à reconsidérer leur politique de l’emploi. C’était pour beaucoup une question de survie. Au cours du quinquennat de François Hollande, les TPE en activité ont donc détruit plus d’emplois qu’elles n’en ont créés ».
 

La situation financière et la trésorerie en léger mieux

L’indicateur de situation financière*, qui mesure l’écart entre le pourcentage des entreprises ayant constaté une amélioration et celui des TPE ayant enregistré une dégradation, s’élève à -13 contre -18 au trimestre dernier.Certes il progresse et marque une tendance à la hausse depuis 2014, mais il reste durablement négatif et retrouve à peine son niveau de 2012. 58 % des entreprises possèdent une trésorerie à l’équilibre contre 24 % pour lesquels elle est excédentaire et 18 % négative. Au niveau des ventes au deuxième trimestre, 42 % des TPE anticipent une stagnation, 36 % une progression, et 18 % une baisse. 
 
Ces investissements visent prioritairement l’acquisition de matériels de transport (31 %), d’agencements (25 %), de machines-outils (21 %) et de matériels informatiques ou de bureau (17 %). Ils ont été financés principalement par emprunt bancaire (43 %) et par crédit-bail ou location financière (33 %). Les patrons de TPE ont également eu recours dans 23 % des cas à l’autofinancement et dans17 % des cas à un apport personnel ou à des emprunts auprès de leurs proches. Seulement 11 % des TPE ont réalisé un investissement de plus de 5 000 euros entre janvier et mars 2017.Celles-ci ont réalisé des investissements s’établissant en moyenne à 64 900 euros. Des disparités fortes apparaissent toutefois dans les montants : 66 % ont investi moins de 50 000 euros tandis que 13 % ont engagé des sommes comprises entre 50 0000 et 100 000 euros et 13 % plus de 100 000 euros.

  

Les dirigeants de TPE délaissés par les candidats à la présidentielle

Un sentiment d’abandon par les politiques prédomine toujours au sein des TPE. 83 % des patrons interrogés estiment que les candidats à l’élection présidentielle n’ont pas porté une attention suffisante à leurs préoccupations. Pour preuve, invités à désigner le candidat s’intéressant le plus à leur situation, le grand vainqueur est « aucun » (45 %), loin devant Emmanuel Macron et François Fillon (15 % chacun), Marine Le Pen (7 %) ou Jean-Luc Mélenchon (6 %).

Les patrons de TPE fixent quatre chantiers prioritaires au prochain président de la République : la réduction du chômage (83 %), la restauration de la confiance des Français (79 %), la baisse des impôts et des charges sociales (69 %) et la facilitation de leur quotidien entrepreneurial (61 %). En revanche, ils ne veulent pas d’un retour au franc.



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