Guerre de Géorgie : le pétrole en ligne de mire

12 Aout 2008



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La Géorgie, petit pays du Caucase, n’a pas une économie prospère. Pourtant, elle attise la convoitise de sa grande voisine, la Russie. Pourquoi ? Encore une fois, c’est du côté de l’économie qu’il faut se tourner. En effet, géographiquement, la Géorgie occupe une position stratégique : elle permet de lier la mer Caspienne à la mer Noir. Pays idéal donc pour réaliser le transfert des hydrocarbures de la mer Caspienne vers l'ouest.

L'arrivée au pouvoir du président géorgien Mikheïl Saakachvili en 2004 a encouragé le rapprochement de Tbilissi, capital de la Géorgie, avec Washington et l'Europe. Les compagnies énergétiques occidentales ont alors misés sur ce pays pro-occidental pour développer les exportations d'hydrocarbures extraits des pays au bord de la mer Caspienne. En 2003, la production de ces pays (exceptés l'Iran et la Russie) s'élevait à 1,7 million de barils par jour. En 2010, elle devrait se situer entre 2,4 et 5,9 millions de barils par jour.

Une situation géographique stratégique

Mais la Russie voit d’un mauvais œil ce rapprochement stratégique et économique. Les tensions entre l’Ossétie du Sud, région de Géorgie et Tbilissi ont été alors un moyen pour déclencher une guerre. Depuis déjà quelques mois, les tensions étaient marquées dans la région. La Russie en profite par la même occasion pour renforcer sa présence dans la région du Caucasse. Petit souvenir de l’URSS…

Mais l'enjeu principal reste l'énergie. Preuve en est, le bombardement russe, le samedi 9 août, sur les installations portuaires de la ville côtière de Poti, haute place de transit de matières premières, qui a obligé l'Azerbaïdjan à suspendre temporairement ses exportations de pétrole via les ports géorgiens.

De plus, ce matin, les forces aériennes russes auraient attaqué l’oléoduc BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan) construit pour trois milliards de dollars par une douzaine de partenaires. Le BTC, long de 1 774 km et doté d’une capacité de 1,2 million de barils par jour, est la pièce maîtresse du « corridor énergétique est-ouest » qui permet d'éviter soigneusement la Russie. Si l’information venait à être confirmée, l’Europe et les Etats-Unis ne pourront plus se contentés de belles paroles mais seront contraints d’intervenir plus sévèrement.