Grandes écoles : Sarkozy ne va pas au bout de son argumentation

12 Janvier 2010



Autres articles
Contrairement à ce que l’on pense, le système scolaire français est loin d’être égalitaire. Il participe largement à la reproduction des inégalités sociales. L’accès aux grandes écoles en est le parfait exemple. L’accès s’y fait par un concours payant et les frais de scolarité sont exorbitants. Mais ce qui fige réellement la promotion sociale est le monde de l’entreprise. En effet, au sein des firmes, la place est déterminée en fonction des diplômes. L’école passe souvent avant le mérite.

La volonté du Président, Nicolas Sarkozy, d’avoir 30 % d’étudiants boursiers est donc une bonne chose. Il a jugé "invraisemblables" et "parfaitement déplacées" les réticences exprimées par les grandes écoles. "Les grandes écoles, ce n'est pas réservé à quelques initiés ni à quelques enfants de la grande bourgeoisie. Les grandes écoles, c'est pour tout le monde, pourvu que l'on travaille, pourvu que l'on ait du talent", a-t-il précisé lors de sa visite de l’école Supelec dans le cadre de ses vœux au monde de l’enseignement.

Sans quota, pas de moyen de pression

Mais peut-il réellement leur imposer un choix ? Non. Actuellement, les grandes écoles ne comptent qu’entre 10 et 14 % de boursiers. D’autant plus que Nicolas Sarkozy a précisé qu’il ne mettrait pas en place de quota. Il sera donc difficile de mettre en place un contrôle. Car le concours à l’entrée agit comme une barrière sociale. En effet, la préparation au concours n’est pas uniquement une question de bachotage, contrairement à ce que l'on veut nous faire croire. Une grande partie s’apprend en dehors des classes préparatoires. Le monde culturel en dehors de l’école joue un grand rôle.

L’instauration de quota est donc une nécessité. A niveau égal, la discrimination positive est une bonne chose. C’est le seul moyen de faire bouger les choses. Bien sûr, ces mesures doivent être temporaires et limitées afin de garder une certaine cohérence avec l’idée de concours.