Dette : la spirale infernale

2 Avril 2012



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Début 2008, Économie et société tirait la sonnette d’alarme sur la situation de la France : "Pointés du doigt par la presse et les analystes, les PIGS (Portugal, Irlande, Grèce et Espagne) ne sont pourtant pas les seuls pays européens à avoir des problèmes avec leur dette. La France n’est pas en reste. Selon l’Insee, sa dette a explosé, en 2008, à 144,8 milliards d’euros, soit 77,6 % du Produit intérieur brut (PIB). Quant au déficit public, il a atteint 7,5 % du PIB. Des records qui devraient être battus l’an prochain au vu de la situation économique et des réformes engagées au cours de ces dernières années. En 2010, le déficit devrait s’établir au-dessus des 8 % tandis que la dette pourrait franchir les 80 %." Qu’en est-il deux ans plus tard ?

S’endetter pour rembourser sa dette

Malheureusement, rien n'a été fait et la situation continue de se dégrader, la dette progressant plus vite que le PIB. De 1980 à 2010 elle est passée de 20 % à 81,7 % du PIB. Si les taux auxquels la France emprunte pour financer cette dette sont encore relativement bas, un peu plus de 3 %, les remboursements (majoritairement des intérêts) deviennent de plus en plus lourds : environ de 50 milliards d’euros par an. C'est tout simplement le deuxième budget de l'état, après l'enseignement avec 62 milliards d’euros.

Le pire est que toutes les recettes de l'impôt sur le revenu ne suffisent pas au remboursement de la dette. Autrement dit, l’État s’endette pour rembourser sa dette. C’est comme si vous, vous alliez voir votre banquier en lui demandant un emprunt pour rembourser votre premier emprunt… Chercher l’erreur…

En 2012, l'État va devoir lever 220 milliards d’euros dont 100 milliards rien que pour rembourser le capital de la dette qui arrive à échéance. Mais que l’on se rassure (ou pas), la France n’est pas la seule touchée par ce phénomène. L’ensemble des États de la zone euro vont avoir besoin de plus de 640 milliards d’euros en 2012 et 630 milliards en 2013 pour assumer le remboursement de la dette arrivant à échéance. Pour comparaison, ce chiffre n’atteignait "que" 530 milliards d’euros en 2011.