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De bon matin : quand le travail prend le dessus

20 Octobre 2011
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Comment un homme peut-il arriver à tuer deux de ses supérieurs ? Voilà la question à laquelle tente de répondre le nouveau film de Jean-Marc Moutout, De bon matin. Mais, si vous vous attendez à une réponse claire et nette, n’allez pas voir ce film, car dés le début, le réalisateur nous prévient : le meurtrier lui-même ne comprend pas son acte et ne sait pas quand tout a commencé.

Ainsi, une fois les deux crimes effectués, le réalisateur nous entraîne dans un labyrinthe fait des pensées du criminel. Un labyrinthe d’autant plus vicieux qu’il ne comporte pas d’ordre chronologique. C’est pourquoi, si vous souhaitez profitez pleinement de ce film, ne tenter pas de trouver la sortie, saisissez les instants comme ils viennent. Il n’y a rien à comprendre tout à vivre. Sentir les moments d’humiliation que cet homme a vécus, les rêves qu’il a faits et la réalité qui le rattrape.

L’aliénation du travail

De bon matin : quand le travail prend le dessus
Une réalité dominé du début à la fin par le travail. Un système sans cœur qui ne fait pas d’exception. On retrouve ici la vision de Karl Marx qui fait du travail une aliénation, au même titre que la religion. Tout comme la religion, le travail a été créé par l’homme mais il a fini par avoir une existence à part afin de finalement s’imposer à l’homme comme quelque chose d’extérieur. C’est le fameux : sans travail, tu n’es rien.

D’ailleurs, si l’on réfléchit bien, lorsque l’on rencontre quelqu’un après lui avoir demandé son nom, la première question qui vient est machinalement : « Tu fais quoi dans la vie ? ». Comme si cette question allait nous permettre de définir notre interlocuteur…

Pour Paul, le héros de cette tragédie, le problème était bien là, son travail le définissait trop. Les scènes où il est avec le psychologue du travail sont à cet égard très intéressantes. Il n’arrivait plus à s’en détacher. Quant tout allait bien, cela passait encore, mais quand le piège commence à se renfermer…

"Je n’ai plus peur"

Paul ne pouvait pas se permettre de remettre en cause tout un pan de sa personnalité sinon il n’existait plus. Au lieu de lâcher prise, il décide alors de prendre le dessus. Peut importe le prix à payer pour cette liberté. « Je n’ai plus peur », lâche-t-il à une de ses futures victimes lors d’un pot organisé par l’entreprise.

Le film est d’autant plus tragique qu’il montre bien que si ce cas est extrême, le phénomène touche de nombreuses personnes. La dernière scène est à cet égard révélatrice : le psychologue (comble du comble c’est le même qui avait auparavant suivi Paul) monte pour une réunion de groupe avec tous les membres de l’équipe du criminel. Sans un bruit, le réalisateur passe alors en revue leur visage. Tous semblent profondément marqués par leur travail.



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