Economie et société - Les clés pour comprendre l'actualité

Crise économique, lorsque l’inimaginable se profile….

28 Mars 2019
Jean-Luc Ginder
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Notre société est sur un point de bascule. La chute vers l’abîme se précise. Comment croire à la chute annoncée d’un pays riche, la France ? Peut-on imaginer une communauté aussi riche que l’Europe au bord du gouffre ? Nous rêvions de paix et de prospérité. Se profilent à l’horizon, pour la décennie à venir, des graves luttes sociales : les indicateurs et les ressorts de ce phénomènes sont en place. Je crains que cette crise à venir frappera avec violence. Les Français ressentent déjà au travers du chômage qui les touche de plus, c’est l’impact mesurable au quotidien de cette crise qui s’abat sur les entreprises. Un taux de chômage qui augmente, c’est une France au point mort. Le ressenti se traduit par une colère grandissante à l’encontre de la mondialisation désignée coupable et une tendance à trouver une solution dans un nationalisme qui se voudrait protecteur.

Des déséquilibres financiers plus importants qu'en 2008

Je tente aujourd’hui de partager mon inquiétude en décrivant les probables dangers sociaux et économiques qui s’annoncent et par là faire en sorte que ce partage conduise à des réflexions afin de préparer et surtout d’éviter les conséquences d’une situation alarmante. Il faut constater que les déséquilibres financiers de la planète sont beaucoup plus importants qu’en 2008. On avait alors émis des règles et ensuite augmenté les dettes publiques et privées pour masquer les effets de cette crise et on avait cru adapté d’acheter du temps.

La réponse à ce choix et avec l’aide des banques centrales, est que le marché financier est comparable aujourd’hui à une pyramide de Ponsi. Nombre de spécialistes économiques considèrent la gravité de cette situation : le report des échéances ou le souhait que la situation pourrait évoluer favorablement plus tard n’étaient pas les réponses raisonnables. Le torchon brûle, aucune leçon de la situation de 2008 n’a été tirée. Nous fonçons dans un mur et nous n’avons pas de solution.

L’Histoire nous rappelle à l’ordre

La réaction humaine d’un peuple qui souffre de sa situation financière qui se détériore est de chercher une issue du côté de ce qui semble protéger de l’urgence. Il ne faut pas oublier qu’à partir de 1907-1908, le protectionnisme a conduit au nationalisme qui lui-même a conduit à la guerre, 80 ans de barbarie. Les indicateurs de la crise annoncée m’alertent et la crise économique qui s’annonce pourrait être les prémices d’une succession de crises et l’éventualité d’une guerre n’est pas exclue. Il y a urgence à apporter un message clair avec une intention déterminée s’inscrivant dans une vison géopolitique à la fois tragique et dynamique. La crise économique est à notre porte, un souffle de populisme risque de renaître. Quel risque si l’Europe se disloque, si la monnaie Euro disparaît ? Risque évident d’un véritable conflit physique.

Mon discours ne relève pas d’un pessimisme ayant pour effet de provoquer une quelconque peur. Les chiffres démontrent le niveau de danger intenable atteint à ce jour. Le niveau de la dette mondiale nous place planétairement dans une zone de risque ou toute est possible voire certain. Pendant plus de dix ans, nations et particuliers avons emprunté à des taux d’intérêts anormalement bas grâce aux injections sur-proportionnées de devises par les banques centrales avec des taux d’intérêts à 0 ou négatifs. Jamais dans l’histoire économique du monde les dettes n’ont atteint ce niveau.

La dette réunie de tous les pays du monde a atteint les 184 000 000 000 000 dollars, soit environ 162.000 milliards d’euros. Elle atteint ainsi environ 86.000 dollars par habitant de la planète, ce qui représente plus de 2,5 fois le revenu annuel moyen par tête. La question de savoir quel serait l’impact du poids des charges laissées aux générations qui suivent a été éludée. Alors qu’on sait que lorsque le niveau de dettes est trop élevé, la solution proposée est l’inflation ou la guerre, voire l’inflation et la guerre.

Les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets.

Quid de notre situation sociale aujourd’hui. La colère ne vient pas de nulle part. La France n’est plus en mesure de créer de la richesse pour chacun, les inégalités sont exacerbées, nombre croissant de Français se sentent exclus, ils ressentent le besoin de se battre pour leur survie. Les décideurs n’apportent pas la solution économique attendue. Les plus pauvres ne se sentent plus protégés et la méfiance, la défiance s’installe contre les marchés, les institutions. Il est évident que le monde économique a peur de prendre de vraies décisions. Pendant que rien ne se décide, la bulle de la dette continue de grandir. La « petite crise de 2 008 », celle des subprimes américaines est devenue une dette mondiale de la dette publique étroitement liée aux dettes privées. (depuis 1950, la dette du secteur privé a triplé.

La dette mondiale est à 225 % du produit intérieur brut (PIB) de la planète. Pourtant les banques privées et nationales continuent de spéculer, de titriser les dettes des étudiants américains, et les banques centrales continuent de vendre aux banques de l’argent à 0% cad sous sa valeur réelle. Rien absolument rien n’a changé depuis 2008 sauf que la bulle a été démultipliée comme jamais. La crise folle qui se cristallise est entièrement entre les mains de la finance internationale donc hors cadre du champ d’action de l’Etat français. De la crise de 2008 issue des finances privées nous allons maintenant vivre dans quelques mois la violente crise des finances publiques. On a en réalité transféré pendant dix ans la dette privée vers la dette publique. On a accepté de couvrir les pertes des banques privées avec l’argent des contribuables.

La crise est imminente car tout simplement la dette publique et privée est au plus haut insoutenable et que la récession mondiale se dévoile. Toutes les conditions sont réunies d’un point de vue théorique en termes de ratios (PIB/Endettement ou crédit/PIB) pour que la bulle éclate et la crise s’impose. A titre personnel ce qui m’inquiète au niveau mondial et français est l’endettement des entreprises. Les taux d’intérêts des banques de commerce sont encore bas, ces taux d’intérêts sont centraux, car toute hausse de ces derniers ne permettra pas aux entreprises de rembourser donc elles licencieront ou seront liquidées. C’est le début de l’effet domino et ce dernier vacille déjà. La prochaine crise mondiale sera virale, ingérable et plus déflagrante que celle de 2008 car c’est la même, nourrie de dettes supplémentaires. On n’a plus les moyens d’acheter du temps, ni la possibilité de réduire les taux d’intérêts des banques centrales pour conjurer l’inflation. La récession approche.

Une politique économique innovante

Il est temps de rassembler les idées d'une solution commune.Rassembler tous les économistes de qualité pour proposer une issue et une protection possibles pour chacun est une initiative urgente et saine. Je suis persuadé, comme certains de mes confrères qu’une politique économique innovante est possible. Il est grand temps de regrouper nos savoirs, nos analyses et visions pour aider à construire l’avenir de notre pays. De fait la sortie de crise est subordonnée à la création de richesse issue de la production et de la réinjection majeure des gains dans l'économie réelle. Au-delà des écoles économiques connues, mutualisons nos efforts et travaillons ensemble pour découvrir et présenter de nouvelles lignes de pensées en toute diligence...la réforme de l'économie viendra de l'extérieur, préparons le chemin. La crise est imminente. Nous serons touchés d’ici la fin de l’année ou au mieux l’année prochaine.

A propos de l'auteur :  Jean-Luc Ginder est économiste.



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