Ce que cache les chiffres de la sécurité routière

13 Septembre 2016
Jehanne Collard



Autres articles
Le Ministère de l’intérieur vient de rendre public les chiffres de la sécurité routière pour le mois d’août 2016, affirmant « pour le troisième mois consécutif, la mortalité routière est en baisse (-9% par rapport à août 2015) ». Il s’agit là d’une annonce a priori satisfaisante pour qui souhaite voire reculer l’insécurité routière.

Le nombre de victimes hospitalisées augmente de 3,8 %

Néanmoins derrière la beauté de l’annonce, il convient d’analyser précisément les données publiées dans le baromètre mensuel. Une lecture attentive des chiffres impose à tout le moins de nuancer le message satisfait et optimiste des autorités. Si le nombre de nombre de tués – qui n’est que provisoire – diminue, l’on découvre que le nombre de victimes hospitalisées (donc gravement blessées) augmente quant à lui de 3,8%, ce que le Ministère se garde bien de mettre en avant. La communication de la Sécurité routière apparait particulièrement sélective. Rappelons que la réalité du carnage routier quotidien se traduit par les vies brisées et meurtries à jamais que sont les blessés graves. Vouloir lutter contre l’insécurité routière doit également passer par un discours clair et honnête et non par des satisfactions en demi-teinte.

A propos de l'auteur : Jehanne Collard est avocate pour les victimes des accidents de la route.

Jehanne Collard