Economie et société - Les clés pour comprendre l'actualité

Activision et Vivendi : la consolidation se poursuit dans le monde des jeux vidéos

26 Novembre 2015
Diane Mullenex et Frédéric Ichay
Notez

Le secteur du jeu vidéo a connu récemment une suite d’opérations financières en cascade réalisées par deux opérateurs historiques sur des éditeurs de produits nouvelle génération.



Le 2 novembre Activision Blizzard (Call of Duty/ World of Warcraft) annonçait son intention de s’offrir King Digital Entertainment (Candy Crush) pour la coquette somme de 5,9 milliards de dollars. Quant à Vivendi, la multinationale française annonçait, hier, une nouvelle acquisition de parts chez Ubisoft (11,52%), n°3 mondial des jeux, et Gameloft (17,34%), acteur de premier plan en matière de jeux mobiles.

Free-to-play

A l’origine de cette amorce de consolidation, le free-to-play dont l’essor a révolutionné le secteur et obligé certains acteurs à repenser leur stratégie de fond en comble. Bobby Kotick, le PDG d'Activision Blizzard a déclaré au moment du rachat de King que les jeux sur smartphone étaient le segment du marché des jeux dont la croissance est la plus rapide, avec des revenus globaux atteignant plus de 36 milliards de dollars (tous éditeurs confondus) à la fin de l'année 2015.

Il s'agit donc d'un pari sur l'avenir pour Activision qui envisage la fin du cycle actuel des consoles 8ème génération. Avec l'acquisition de King, il complète son offre sur un segment d'offre qu'il n'arrivait pas à toucher jusque là, puisqu'autant il connaissait un succès sur console, autant il n'y est jamais parvenu sur mobile. Cette opération lui permet ainsi de devenir incontournable sur consoles, PC, Smartphones et tablettes. Le pari semble, du moins sur le papier, largement gagnant.

En effet, ce changement ne semble ainsi pas seulement relever d'économies d'échelle ou de stratégie financière mais également de stratégie commerciale et opérationnelle. En disposant de tous les supports de jeux existant, Activision pourrait envisager des projets communs avec King, comme la diffusion de jeux d'Activision sur mobile via King.

La stratégie contenus de Vivendi

La vision de Vivendi apparait en revanche plus large et plus complète que celle d'Activision Blizzard. Le groupe souhaite se bâtir un florilège de contenus et il était alors logique selon une source au sein de Vivendi d'acquérir une société productrice de jeux. Dans ce but, Vivendi a récemment acheté différentes sociétés dans les médias et les contenus, telles que Canal+ et la plateforme de vidéo en ligne Dailymotion. ​

Investir conjointement dans Gameloft et Ubisoft participerait donc à une "stratégie de convergence opérationnelle" qui devrait lui permettre de lier les contenus et les plateformes du groupe avec les productions des deux sociétés dans le domaine des jeux. L'éventualité d'une fusion forcée entre ces deux sociétés à l'initiative de Vivendi ne peut pas être entièrement exclue. Et ce, d'autant plus que si Vivendi va jusqu'au bout de ses objectifs et parvient à sécuriser une participation majoritaire dans les deux sociétés et à les intégrer, il aura alors à sa disposition une société créatrice de contenus (Ubisoft) en s'assurant une audience importante et diversifiée (Gameloft).

Le résultat d'une telle opération s'insérerait alors parfaitement dans la "collection de Bolloré". Avec ces acquisitions, les deux sociétés mettent en place une stratégie multi-plateformes et digitale qui leur permettra de toucher tous les publics via une présence sur l'ensemble des supports de cet écosystème et de s'imposer comme leaders du divertissement digital.

A propos des auteurs : Diane Mullenex et Frédéric Ichay sont avocats à la cour au sein du cabinet Pinsent Masons.


Tags : Jeux vidéos

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter






Regroupement de crédit sur rachat-credit-entre-particulier.com
La loi Hamon






Facebook
Twitter
Viadeo
Mobile
Rss

Inscription à la newsletter








Lexique de Sciences économiques et sociales


À vous de jouer...

Vous aimez écrire ? décrypter l'actualité économique ? et donner votre point de vue ? Alors soumettez vos articles à Économie et société. Pour cela, envoyez vos propositions à redaction@economieetsociete.com


Mentions légales :

Éditeur : Économie et société - SIREN : 804 336 667 - Siège social : 55 avenue Gambetta 78400 CHATOU - Tél. : 01 75 26 57 97 - Directeur de la publication : Vincent Paes
Hébergeur : SAS OVH - 2 rue Kellermann BP 80157 59100 Roubaix - Tél. : 09 72 10 10 07
Date de création : 3 septembre 2017 - Tous droits réservés (2007-2023)