​Perspectives économiques nordiques : une période non conventionnelle

20 Mars 2015
Antoine Balduino



Selon les économistes de Nordea, l'économie mondiale, toujours en convalescence, est cependant sur la bonne voie, soutenue notamment par des politiques monétaires très accommodantes et par le faible coût du pétrole. Suite à l’activation du programme d'assouplissement quantitatif (QE) de la Banque Centrale Européenne (BCE), les économies européennes vont bénéficier de conditions monétaires améliorées au cours des prochains trimestres. L'euro devrait quant à lui continuer à s’affaiblir, dans un contexte de taux d'intérêt très bas.

Un environnement monétaire favorable

L'environnement monétaire qui prévaut est favorable aux pays nordiques. L’amélioration progressive des perspectives économiques dans la zone euro est un facteur très positif, car ce sont de petites économies ouvertes et très dépendantes du commerce extérieur, analyse l'économiste en chef de Nordea, Helge J. Pedersen de Nordea. Dans le rapport “Une période non conventionnelle“, plusieurs pages sont consacrées aux banques centrales nordiques et à l’évolution récente de leurs politiques monétaires :
  Malgré une forte croissance économique, la Banque centrale suédoise (Swedish Riksbank)  a réduit son taux directeur en dessous de zéro et a lancé un programme d'assouplissement quantitatif, certes limité dans le temps, afin de ramener l'inflation au niveau cible de 2%.   Après plusieurs années de ralentissement économique, l'économie danoise s'engage sur la voie de la croissance. La Banque centrale danoise a dû se rendre compte que de nouvelles mesures de politique monétaire sont maintenant nécessaires pour défendre son régime de taux de change fixe, alors que la région de référence pour l'ancrage de sa monnaie a introduit des taux d'intérêt négatifs et des mesures d'assouplissement quantitatif.

Une croissance de 2 % en 2015 et 2016

L'économie mondialisée a poussé la Suède et le Danemark à agir de manière non conventionnelle, explique Helge J. Pedersen. Dans aucun de ces pays, les développements économiques récents n’appelaient à introduire des taux d'intérêt négatifs. Ceci illustre bien les défis des politiques monétaires que les petites économies rencontrent face à une économie globalisée, et ceci, quelle que soit leur politique monétaire initiale. Dans le rapport, les économistes de Nordea ont aussi réajusté leur point de vue sur la Norvège et de la Suède :
 
En raison du ralentissement de l'économie norvégienne provoquée par la forte baisse des prix du pétrole, la Banque centrale norvègienne (Norges Bank) pourrait être forcée de réduire son taux directeur de manière significative. La banque Centrale de Norvège a une stratégie ciblée sur l'inflation, et il est d’ailleurs fort probable que l'inflation  baisse et atteigne un niveau qui inciterait progressivement la banque à réduire ses taux, plus que ne le justifieraient les développements de l’économie réelle.
  Parmi les pays nordiques, seule la Finlande aurait vraiment besoin d’une politique monétaire expansionniste. Le fait que le taux d'inflation en Finlande soit un des plus élevés de la zone euro illustre une fois encore, que les paradoxes économiques ne sont pas prêts de disparaitre, indique Helge J.Pedersen.    
 
Real growth, %             2012 2013 2014E 2015E 2016E World 3.4 3.3 3.3 3.4 3.7 G3 1.2 1.1 1.5 2.2 2.2 BRIC 5.8 5.7 5.4 4.9 5.5 Nordics 0.5 0.9 1.7 2.0 2.0     Sweden -0.3 1.3 2.1 2.9 2.6     Norway 3.8 2.3 2.3 1.5 1.7     Denmark -0.7 -0.5 1.0 1.5 1.9     Finland -1.4 -1.3 -0.1 0.0 1.5

Antoine Balduino