Serrez-vous, c’est la crise

14 Avril 2009

En ces temps difficiles, il faut savoir vivre de peu. Pour réduire les coûts ou gagner de l'argent, les entreprises se serrent. Et si le luxe, c'était l'espace ?



Autres articles
Dans une interview accordée à La Tribune le 14 avril, Eric Woerth, le ministre du Budget a indiqué l’intention du gouvernement de réduire la surface moyenne occupée par chaque fonctionnaire à 12 mètres carrés, contre 15 mètres carrés dans les administrations centrales et 18 en province actuellement. Le patrimoine de l’Etat est valorisé à 49,3 millions d’euros et comprend 12 millions de mètres carrés de bureaux.

L’objectif est clair, pouvoir revendre des biens immobiliers afin de soulager les finances de l’Etat. Et, pour inciter les ministères, le gouvernement a indiqué qu’il appliquera « un système de surloyer pénalisant à ceux qui ne joueraient pas le jeu ». En 2008, l’Etat a réduit les surfaces de bureaux occupées de 77 500 mètres carrés et a réussi à vendre pour 395 millions d’euros de biens immobiliers.

Contre performance puisque le gouvernement espérait en vendre pour 600 millions d’euros en 2008. « Le ralentissement du marché avec la crise et la mise en œuvre du droit de priorité des collectivités locales, qui peut amputer la valeur des biens cédés jusqu’à 35% expliquent ce résultat » confesse Eric Woerth. « Nous avons dû reporter certaines opérations: on ne va pas se précipiter. Il est hors de question de brader quoi que ce soit », précise le ministre.

Dans le privé, la tendance est la même. Selon une étude du cabinet Cushman & Wakefield, la surface moyenne par salarié en Europe est passée de 12,8 à 12,4 mètres carrés entre 2008 et 2007. Pourtant pour lutter contre le stress et augmenter la productivité, les experts du bien-être au travail estime que cette tendance est dangereuse. Dans les open space, la moyenne est même de 8 mètres carrées. « Une folie » selon de nombreux experts.

Le phénomène est d’autant plus inquiétant que lorsque l’on rentre chez soi, on rentre dans un appartement plus petit, en moyenne. La hausse des loyers de ces dernières années et la stagnation du pouvoir d’achat ont favorisé le phénomène. Les gens sont obligés de louer ou d’acheter plus petit. Mais bon, en période de crise, il faut savoir se serrer la ceinture. Il ne vous reste plus qu’à aller vous balader en forêt le week-end, la superficie des forêts ne cesse de grandir, selon l’Inventaire Forestier National (IFN).