Le volume du commerce mondial de biens de consommation devrait presque doubler d’ici 2030

14 Octobre 2014
Rémi Lepage

Les échanges entre pays émergents pourraient progresser de 6 % par an d’ici 2030, une croissance deux fois supérieure à la moyenne mondiale et les pays asiatiques sont appelés à devenir les moteurs du commerce mondial. Voici les grandes tendances de cette étude mondiale.



Les prévisions économiques mondiales semblent moins optimistes qu’en janvier dernier. Mais le commerce mondial de biens de consommation se montre plus résilient, ayant été multiplié par 5 depuis 1980, alors que le PIB n’a été multiplié « que » par 3 sur la même période. Selon l’étude mensuelle « Global Economy Watch » de PwC, le volume des échanges de biens de consommation devrait presque doubler et passer de 10,3 billions de dollars en 2013 à 18 billions de dollars en 2030 (en dollars américains constants).

Les cartes vont se rebattre sur la scène internationale

Avec un volume de 3,9 billions de dollars, le commerce entre pays matures et émergents représentera la moitié de cette hausse. Selon l’économiste de PwC Richard Boxshall : « Notre estimation de croissance du commerce mondial d’environ 3,3 % par an suggère que le commerce sera un facteur important de croissance sur cette période. » Il ajoute : « La mondialisation a bénéficié aux entreprises, notamment celles ayant une activité mondiale. Elles ont la capacité d’atténuer le ralentissement sur leur marché domestique en consolidant leurs activités sur les marchés étrangers. »

Les perspectives montrent que les cartes vont se rebattre sur la scène internationale, l’Asie prenant une place encore plus importante. La Chine est appelée à prendre une plus grande part d’ici 2030, poussée par ses consommateurs qui achètent de plus en plus de produits importés à mesure qu’ils s’enrichissent, et par sa position d’acteur majeur de la production – bien que s’orientant probablement vers des exportations à plus forte valeur ajoutée.


La Chine, premier hub mondial

L’analyse de PwC indique que le commerce mondial est appelé à entrer dans une nouvelle phase au cours des deux prochaines décennies, avec des échanges intra- pays émergents en croissance d’environ 6% par an. Ce qui signifie que d’ici 2030 : le lien entre la Chine et l’Inde deviendra la 7ème route commerciale mondiale. Les pays riches en ressources comme le Brésil ou l’Arabie Saoudite devraient bénéficier de l’appétit de la Chine pour ces ressources naturelles et renforcer leurs liens commerciaux déjà forts avec la Chine.

Les liens commerciaux entre la Chine et d’autres économies du Sud-Est asiatique (ex Indonésie) s’intensifieront, les entreprises chinoises cherchant à profiter des salaires relativement faibles dans ces pays. L’émergence du Sud-Est asiatique comme centre du commerce mondial devra s’accompagner d’investissements majeurs en termes d’infrastructures, notamment en matière de transport, pour permettre un déplacement plus facile des biens sur les marchés.

Rémi Lepage