Le monde en 2050

13 Février 2015
Rémi Lepage



Selon l’étude de PwC « The World in 2050 : Will the shift in global economic power continue ? », l’économie mondiale devrait connaître un taux de croissance annuel d’à peine plus de 3 % d’ici à 2050, et donc avoir doublé de taille en 2037, et pratiquement triplé en 2050. Voici les trois grands enseignements de cette étude.

1- La Chine redescendra sur terre

La part de la Chine dans le PIB mondial devrait se stabiliser aux alentours de 20 % à partir du milieu des années 2020, à mesure que son taux de croissance se rapprochera de la moyenne mondiale. « Il y a plusieurs façons de comparer la taille des économies mais nous pensons que la Chine sera numéro un d’ici à 2030, quelle que soit la méthodologie appliquée. Nous nous attendons toutefois à ce que son taux de croissance ralentisse de façon marquée à partir de 2020 environ, à mesure que sa population vieillira, que son fort taux d’investissement se heurtera à des rendements décroissants et qu’il lui faudra miser davantage sur l’innovation que sur l’imitation pour booster sa productivité. Le retour à la moyenne internationale est un phénomène courant dans les économies ayant connu une forte croissance par le passé, comme le Japon ou la Corée du Sud, et nous pensons qu’il en ira de même avec la Chine », explique Olivier Salesse, Directeur au pôle Strategy de PwC.

2- L’Inde passera devant les Etats-Unis en 2050

« L’Inde a de quoi maintenir un taux de croissance élevé plus longtemps et de franchir le seuil des 10 000 milliards de dollars d’ici à 2020 environ en parité de pouvoir d’achat (PPA), ou vers 2035 aux taux de change du marché. Mais il lui faudra pour cela faire d’importants progrès en termes d’investissements dans les infrastructures, de réformes institutionnelles et d’élévation du niveau d’éducation pour toutes les catégories de sa population », résume Olivier Salesse.

3- L’Europe sera à la traîne

La part totale de l’UE devrait décliner, passant d’environ 17,5 % à 12 % seulement d’ici à 2050, si l’on suppose que le PIB global de l’UE croîtra au même rythme que celui des sept plus grands États membres couverts par cette étude. La France ne sera plus qu’à la 13ème puissance mondiale. Pour Olivier Salesse : « L’Europe doit monter en puissance si elle ne veut pas être à la traîne dans cette transition historique, qui voit le centre de gravité de l’économie mondiale retourner vers l’Asie, où il se trouvait déjà avant la révolution industrielle. Les États-Unis pourraient mieux se maintenir, si du moins ils parviennent à rester à la pointe de l’innovation technologique. » Concernant la France, il ajoute : « Dans un monde où le centre de gravité de l'économie va poursuivre son déplacement des pays historiquement développés vers les pays émergents, la France doit plus que jamais investir, innover, former et développer son attractivité pour ne pas devenir une économie périphérique. »

Rémi Lepage