L’emploi : le nouveau casse-tête du gouvernement

1 Novembre 2010



Après les retraites, le gouvernement va devoir affronter un nouveau dossier sensible : l’emploi. Et en particulier celui des jeunes et des seniors. La thématique est donc proche de celle de la réforme des retraites. Comment stimuler en même temps l’emploi des seniors (pour réduire le nombre de retraités) et l’emploi des jeunes (pour augmenter le nombre de cotisants) ? Une question à laquelle le gouvernement devra répondre rapidement s’il ne veut pas que le climat social ne se dégrade encore.

Il y a deux ans, en pleine crise, le gouvernement lançait un plan pour relancer l’emploi. Aujourd’hui, le bilan est plus que mitigé. A l’époque, Économie et société faisait le point sur les différents points de vue concernant les mesures. Préparez-vous à entendre les mêmes propos. On prend les mêmes et on recommence.

Article publié pour la première fois le 28/10/2008

Après les banques en détresse et les entreprises en faillite, c’est autour des chômeurs d’avoir leur plan de sauvetage. Deux jours avant l'annonce officielle des chiffres de l’emploi du mois de septembre, qui s'annoncent très mauvais, Sarkozy a présenté les nouvelles mesures pour lutter contre le chômage. Les mesures phares s’orient autour de quatre axes : sécuriser le parcours professionnel, améliorer le retour à l’emploi, développer les contrats aidés, libérer le travail dominical et favoriser le travail à domicile. Une chose est sûre, il fait beaucoup parler. Petit florilège.

Les "POUR" :

LAURENCE PARISOT, présidente du Medef, dans un communiqué :

"La volonté du président de la République de 'lever les tabous', en particulier à propos du travail le dimanche et de l'utilisation des CDD pour stimuler l'économie, sont à saluer."

JEAN-FRANÇOIS COPE, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, lors d'un point de presse :

"Les annonces du président de la République concernant les mesures en faveur du travail sont excellentes et, me semble-t-il, tout à fait dans le sens de ce que l'on peut souhaiter dans cette période ."

PATRICK OLLIER, président UMP de la commission des affaires économiques de l'Assemblée Nationale, dans un communiqué :

"Ni interventionnisme, ni ultra libéralisme : le juste retour de l'Etat."

Les "NEUTRES" :

NOËL MAMÈRE, député Vert de Gironde, à des journalistes à l'Assemblée nationale :

"Pour celui qui nous disait lors de sa campagne électorale qu'il ne voulait pas une France d'assistés, c'est un revirement à 180 degrés, mais ce n'est pas le premier".



FRANÇOIS HOLLANDE, premier secrétaire du Parti socialiste, lors d'un point de presse :

"Nicolas Sarkozy a fait un meeting mais il n'a pas apporté les réponses qui étaient attendues par ceux qui craignent pour leur propre emploi. On retiendra qu'il a réinventé les contrats aidés et qu'il a promis des contrats de transition professionnelle sans en dire le nombre. Avouez que dans ce contexte, c'est un peu faible".

Les "CONTRE" :

La CGT, dans un communiqué :

"Le président de la République n'a visiblement pas pris la mesure de l'urgence sociale. Son discours reste dans la logique des choix antérieurs où dominent les mesures de traitement social du chômage et de dérégulation du marché du travail. (…) La CGT établit sans attendre les contacts nécessaires en vue d'une mobilisation coordonnée et unitaire des syndicats dans les toutes prochaines semaines."

Union syndicale SOLIDAIRES, dans un communiqué :

"360 milliards pour les banques ? Du pipeau pour les salariés ! (…) La relance des emplois aidés risque, dans bien des cas, d'être utilisée comme un effet d'aubaine par les entreprises sans que l'emploi s'en trouve au final réellement amélioré."

ARLETTE LAGUILLER, porte-parole de Lutte ouvrière, en marge d'une manifestation à Strasbourg :

"Nicolas Sarkozy se moque des travailleurs. Il trouve des centaines de milliards à donner aux banques, aux entreprises et pour les travailleurs, rien. C'est comme s'il allait vider la mer du chômage avec une petite cuillère. Ce sont vraiment des mesurettes qui ne vont rien changer."