L'économie française à bout de souffle

12 Juillet 2010



L’économie française passée au crible. Inflation, consommation, chômage, immobilier, production, croissance et exportations. Plutôt bien orientés avant la crise, tous les indicateurs économiques sont passés au rouge au début de l’année 2008/ Qu’en est-il deux ans plus tard ? Etat des lieux, indicateur par indicateur.


Article publié pour la première fois le 15/07/2008

P.S : J’ai mis à jour avec les prévisions pour 2010. Le bilan est mitigé et l’économie française semble ne s’être pas encore relevée.

Inflation

Une inflation multipliée par deux : Alors qu’en 2007, l’inflation n’atteignait que 1,5%, elle devrait atteindre 3,2% en 2008 selon les dernières prévisions de l’Insee.

Mieux : Prévision pour 2010 : + 2 %

Consommation

Une consommation qui ne progresse plus : Conséquence directe d'un pouvoir d'achat en stagnation, la consommation des ménages n'a augmenté que de 0,1% au premier trimestre. Sur un an, la progression devrait ainsi être ramenée de 2,5% en 2007 contre 1,3% en 2008. Pire encore, selon l’Insee, la consommation alimentaire devrait même baisser, sous l'effet de la hausse des prix.

Statu quo : Prévision pour 2010 : + 1 %

Chômage

Le chômage cesse de baisser : En 2007, l'emploi avait été extrêmement dynamique avec 384.000 créations (même si l’on peut remettre en cause le mode de calcul). Au premier trimestre 2008, le chômage touchait 7,2% de la population active, son plus bas niveau depuis 1980. Mais, depuis janvier, le nombre de demandeurs d'emploi tend à stagner, voire augmenter.

Pire : Prévision pour 2010 : 10 %

Immobilier

Le marché immobilier ralentit : Sans parler encore de crise, les signes d'un retournement du marché immobilier se font de plus en plus nombreux. Les volumes de ventes et les prix sont orientés à la baisse dans la plupart des régions, tandis que le stock de logements neufs a dépassé son pic de 1992, avec un délai d'écoulement qui atteint presque un an. Résultat, les prix stagnent avec une prévision d’une hausse des prix de seulement 1% en 2008.

Mieux : Prévision pour 2010 : 0 % en province ; + 5 % en Ile-de-France

Production industrielle

La production industrielle prend le relais de la consommation : La production manufacturière a résisté en début d'année, permettant de soutenir la croissance. Mais, mauvais signe, elle a finalement chuté de 2,5% en mai, retombant au même niveau qu'un an auparavant. Quant à l'investissement, il devrait suivre la même pente. L'Insee prévoit une augmentation de seulement 4,4% en 2008, contre 7,3% en 2007.

Statu quo : Prévision pour 2010 : + 1 % À la fin de l'année, la production industrielle resterait encore très inférieure à son niveau d’avant la crise (-11 %).

Croissance

La croissance a nettement ralenti : Après une croissance de 2,1 % l'an dernier, la hausse du PIB est en phase de ralentissement. Bercy a déjà abaissé cette fourchette en avril, entre 1,7 % et 2 %, afin de prendre en compte la dégradation de la conjoncture internationale. L'Insee prévoit pour sa part une croissance de 1,6 % cette année, et ce malgré un bon premier trimestre (+ 0,5 %).

Pire : Prévision pour 2010 : + 0,75 %

Les exportations

Les exportations résistent malgré l’euro fort : Après une bonne surprise du côté du commerce extérieur, qui a contribué pour 0,3 point à la croissance au dernier trimestre 2007 et au premier trimestre 2008, le solde commercial se dégrade à nouveau très rapidement. La dynamique des exportations, notamment, s'est enrayée.

Statu quo : Prévision pour 2010 : + 0,5 % Les exportations françaises ne réussissent pas à profiter de l’euro faible.

Le bilan

Mieux : 2 (Inflation, Immobilier)
Statu quo : 4 (Consommation, Production industrielle, Exportations)
Pire : 2 (Chômage, Croissance)

Un net statu quo se dégage. Deux années de perdu pour l’économie française. Et l'on sent bien qu'un prolongement de la crise mondiale pourrait lui être fatale.