Grève dans l’éducation nationale : les enjeux

27 Septembre 2011



Fait rare, la grève dans l’éducation nationale, qui a lieu aujourd’hui, rassemble public et privé. Cette union illustre un profond malaise dans l'éducation nationale. Car, bien qu’en matière d’éducation, la France se situe dans la moyenne, les suppressions de poste commencent à poser de nombreuses interrogations.

66 000 postes supprimés entre 2007 et 2011

Les organisations syndicales veulent tenter de faire modifier le projet de budget 2012. Ce dernier, qui passe mercredi en conseil des ministres, prévoit la suppression de 14 000 postes dans l'éducation nationale, portant à 80 000 le nombre de postes supprimés entre 2007 et 2012. En cette rentrée, l'école primaire est particulièrement touchée : elle a perdu près de 9 000 postes, sur un total de 16 000. Le problème est que, dans le même temps, les effectifs d'élèves ne cessent d’augmenter.

Des inégalités renforcées

Selon une enquête du SNPDEN, principal syndicat des principaux et proviseurs du public, les établissements défavorisés ont été "les plus durement touchés" en cette rentrée : ils ont perdu en moyenne 2,5 % de leurs heures, alors que les favorisés ont vu leurs heures légèrement augmenter. En outre, selon l'enquête du SNPDEN, le "levier" le plus employé pour supprimer les postes a été de limiter les cours à effectifs réduits, remettant justement en cause l'accompagnement personnalisé et le "sur-mesure".

Malheureusement, le mouvement ne devrait pas être très suivi puisque le pourcentage de gréviste est compris entre 20 % (chiffre de l’État) et 54 % selon les syndicats. L'impact du mouvement risque donc d'être faible. De plus, depuis 2008, un service minimum d'accueil (SMA) est obligatoire quand plus de 25 % des enseignants d'une école sont en grève, mais certaines communes refusent toujours de le mettre en place.

Un modèle éducatif libéral ou républicain ?

Avec la présidentielle, le débat devra porter sur le futur de l’Éducation. La France veut-elle d’un modèle éducatif libéral à l’américaine où un modèle républicain ? Du côté du gouvernement, on préfère faire de l’humour. "Une grève fin septembre dans l'éducation nationale, ce n'est pas révolutionnaire", ironise Luc Chatel, le ministre de l’Éducation.