Conservation des talents : les mesures de rétention reste timide

24 Janvier 2019
Antoine Balduino



Une étude réalisée par le cabinet international de recrutement spécialisé Robert Half auprès de DG et DSI français confirme qu’il est aujourd’hui plus difficile qu’il y a 5 ans de trouver, attirer et retenir des professionnels qualifiés. Pourtant, une majorité des entreprises ne semblent pas déployer de politique d’attraction et de rétention adaptées. Fidéliser les talents est devenu crucial dans un environnement où il est plus compliqué de recruter.

L'emploi des cadres se porte bien

Le marché français de l’emploi se porte bien pour les cadres, les candidats sont sollicités et exigeants dans leur choix de carrière.
69% de notre panel confirme qu’il est considérablement plus difficile de retenir des professionnels qualifiés qu’il y a 5 ans. Pour fidéliser les talents, les entreprises doivent se montrer plus à l’écoute de leurs salariés et mettre en place des mesures concrètes. Si les professionnels qualifiés comme les talents attendent un salaire conforme à leurs compétences, ils vont également accorder une attention particulière à la partie variable à savoir le package des différents avantages offerts par l’entreprise.

Le bien-être fait partie des préoccupations et pourtant

38 % de notre panel a admis miser sur les programmes liés à l’épanouissement des salariés. Les team-buildings, les parcours de santé (clubs de sport) ou de prévention du burn-out représentent la majorité des actions menées.  Le bien-être passe essentiellement par « des outils santé ». S’ils sont tout de même 33% à mentionner la reconnaissance du travail bien fait comme initiative de fidélisation**, rien n’est précisé sur l’équité des traitements et le respect ou le fait d’être apprécié qui sont pourtant les premiers leviers de bien-être en entreprise. Aucune initiative particulière n’est évoquée sur l’aspect managérial et sur le besoin d’autonomie et de responsabilité des équipes.
 

Se former et développer ses compétences

Dans le cadre de leur politique de rétention, 37 % DG et DSI déclarent investir dans le développement et la formation continue. Les métiers évoluent et il est important d’acquérir de nouvelles compétences pour chaque collaborateur qui souhaite déployer toujours plus de valeur ajoutée pour son service, son entreprise ou simplement cultiver son employabilité.

L’équilibre vie professionnelle et vie personnelle et flexibilité

Parmi les initiatives de fidélisation les plus valorisées : 38 % du panel considèrent l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle comme un élément propre à attirer et retenir les talents. Il est important de montrer que l’équipe dirigeante a conscience de la vie des collaborateurs en dehors du travail. Un salarié dont la charge de travail est une source de problèmes dans sa vie personnelle quittera l’entreprise plus vite. De même la possibilité d’un mode de travail flexible et/ou à distance est une initiative de rétention pour 33 %. Une étude précédente de Robert Half avait montré que des conditions de travail flexibles et le développement de carrière était des critères clés dans le choix d’un nouveau poste.
 
Aurélia Pavillon, directrice Robert Half Aix en Provence souligne : « Dans le contexte actuel de « guerre des talents », les entreprises doivent faire preuve de créativité pour attirer et surtout conserver leurs meilleurs éléments. A l’évidence, si l’aspect « rémunération » conserve son attrait, il n’est plus un élément déterminant, les avantages sont attentivement regardés et peuvent faire la différence. Les talents veulent des missions qui ont du sens dans un environnement de travail positif. L’épanouissement et la satisfaction sont davantage revendiqués en entreprise et profitent à l’ensemble de l’organisation. De même les notions de flexibilité du travail et de respect de l’équilibre professionnel et personnel sont des leviers de fidélité dominants. »
 
 

Antoine Balduino