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La part du diesel est tombé à 59 %

17 Février 2015
Antoine Balduino
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L’argus dresse un état des lieux du marché du diesel et tire la sonnette d’alarme quant aux incidences sur le marché de l’occasion.



Alors qu’il a connu une croissance très forte ces dernières années, le marché du diesel est tombé à 59% de part de marché en janvier 2015, son niveau le plus bas depuis octobre 2001. L’avantage fiscal accordé au gazole, la pastille verte en 1998 et le bonus-malus instauré en 2008, ont fortement encouragé le marché du diesel en France, pour atteindre cette année-là un pic record de 77% contre 10% en 1980. La France a longtemps été en tête du marché européen avec 67% de part de marché pour le diesel en 2013 contre 50% en Angleterre et 49% en Allemagne.

Une baisse de près de 20 points dans certaines catégories

Avec l’arrivée d’une offre plus étoffée de moteurs à essence trois-cylindres turbo, associée au rapprochement de la taxation gazole/essence, les tendances se sont inversées et le diesel a reculé à 67% de part de marché en 2013 contre 73% en 2012. Depuis 2013, le diesel ne cesse de décroître et il quitte désormais la ville car plus aucune citadine fonctionnant au gazole n’est présente dans le catalogue des constructeurs. La dernière est la Fiat Panda en 2012. Résultat : dans cette catégorie le diesel dégringole de 11% en 2012 à 1% en janvier 2015. Mais c’est chez les polyvalentes que le recul est le plus significatif : de 60% de part de diesel en 2012 à 41% en janvier 2015. Les constructeurs généralistes sont directement impactés par ces baisses. C’est chez Dacia qui vendait auparavant 81% de diesel que le reflux est le plus fort. La marque d’origine roumaine du Groupe Renault plafonne désormais à 57% depuis l’arrivée des petits moteurs 0,9 TCe. Les marques spécialistes allemandes sont encore épargnées, bien que concernées dans certaines de leurs gammes, car les moteurs diesel sont encore très demandés avec leurs berlines familiales ou leurs grandes routières.
 
L’argus, référence en matière de transaction automobile, s’est interrogé sur les conséquences de cette baisse significative et continue du diesel, combinées aux récentes mesures annoncées pour lutter contre la pollution : quelles incidences sociales et financières ? Quels impacts sur le marché de l’occasion ? L’argus révèle deux principales difficultés : d’une part les constructeurs - les marques françaises en premier lieu - se retrouveront avec un stock de véhicules diesel produits mais moins vendables. D’autre part, les particuliers vont découvrir que la valeur de revente de leur modèle diesel a chuté puisque l’offre va excéder la demande, avec le risque pour certains de ne plus pouvoir circuler dans Paris et d’autres grandes villes de France si les récentes mesures annoncées sont adoptées.

Vers un marché du véhicule diesel d’occasion chahuté ?

« Si cette tendance s’accentue, l’offre diesel en occasion va excéder la demande, et ces véhicules deviendront moins attractifs » explique Marc Vautherin, Directeur des Données et Valorisations du Groupe Argus. « Le basculement vers l’essence est particulièrement sensible sur les segments allant des citadines (type Renault Twingo) jusqu’aux polyvalentes (type Peugeot 208) et petits SUV (type Citroën Cactus) » poursuit-il.
 
Le rééquilibrage diesel vs. essence n’est pas encore très visible sur le marché de l’occasion. A l’exclusion des petites citadines, la tendance générale est en effet plutôt à une augmentation de la part du diesel et à une diminution de la part de l’essence de 2011 à 2014, avec néanmoins un ralentissement (voire un léger retournement) de tendance à partir de 2013.
 
« Chez les petites citadines, le diesel perd 1,7 point entre 2011 et 2014, et recule régulièrement chaque année. L’essence gagne quant à elle 1,4 point sur la période et gagne régulièrement du terrain chaque année » déclare Marc Vautherin. « Nous avons analysé les 12 derniers mois la Valeur Argus Transaction, le résultat d'une modélisation statistique des prix réels de transaction des VO, inédite en France, sur les principaux segments du marché et nous constatons une baisse des valeurs plus infléchie des motorisations diesel en comparaison avec celle des moteurs essence » observe-t-il.

Des disparités selon les catégories de véhicules

Chez les citadines, le diesel - trop coûteux à produire aux normes Euro6 - a quasiment disparu en l’espace de trois ans. Mais la valeur résiduelle des modèles diesel se maintient, car ils sont rares et conviennent à une clientèle précise : milieu rural, kilométrage annuel élevé. Chez les polyvalentes, premier segment du marché, l’offre des constructeurs reste riche en diesel, et le marché de l’occasion commence à être engorgé.
 
A titre d’exemple, en deux ans, la valeur résiduelle d’une Peugeot 208 diesel 1.4 HDi 70 a perdu 2 à 3 points par rapport à celle d’une 207 diesel. Cet écart peut se traduire par une perte d’environ 520€ TTC sur le prix moyen de vente pour un particulier. Des versions un peu plus puissantes trouvent plus facilement preneur (HDi 90 diesel) mais les HDi 112 n’attirent plus. Ils sont concurrencés par les moteurs essence plus légers, économiques, moins chers.
  
Et si le diesel représente 80% des ventes sur les segments haut de gamme, dans un contexte où la chasse au diesel semble ouverte en France, les marques spécialistes (notamment les premiums allemandes) pourraient avoir de mauvaises surprises et être amenées à revoir leur offre produit, si les villes sont un jour interdites d’accès au diesel, comme Paris veut le faire d’ici à 2020



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