Alors que le gouvernement s’apprête à mettre en place un index des Seniors, Exec Avenue, spécialiste du conseil en management et d’executive search, a interrogé plus 200 dirigeant(e)s d’entreprises sur ces questions durant l’été. Dans un pays où le taux d’emploi des seniors est déjà faible (56% contre 65% au UK et 72% en Allemagne) comment les dirigeants seniors perçoivent-il ce projet de réforme et plus globalement quel est leur regard sur l’emploi des seniors en France ?
A la fin du 3ème trimestre 2021, seulement 6,3% des seniors de 55 à 64 ans étaient au chômage en France, contre 8,1% des 15-64 ans (en % de la population active, données INSEE selon la définition du BIT). Ce taux de chômage se situait au même niveau qu’au dernier trimestre 2019, avant la pandémie. Le taux de chômage des seniors dans l’ensemble des pays de la zone Euro ressort à 6,1% et à 2,9% en Allemagne. Sur la même période, le taux d’emploi des personnes âgées entre 55 et 64 ans a atteint 56,2% (rapport entre le nombre d’actifs disposant d’un emploi et la population en âge de travailler dans cette tranche d’âge, données CVS, en moyenne trimestrielle). En Allemagne, 72,3% des seniors dans cette tranche d’âge avaient un emploi. La moyenne de la zone Euro était de 61,3%. Le taux d’emploi des 60 – 64 ans en France chute même à 33,1%, l’un des plus faibles en Europe.
Enfin, le taux d’activité (actifs employés et chômeurs / personnes en âge de travailler) des 55 - 64 ans, dont les fluctuations sont bien sûr liées à celles du taux d’emploi, s’est redressé depuis le milieu des années 1990 en raison du recul de l’âge de départ à la retraite. Au troisième trimestre 2021, en France, 59,8% des personnes âgées de cette classe d’âge étaient actives. Ce taux d’activité s’élevait pour la zone Euro à 65,3%. L’Allemagne, avec un taux d’activité de 74,7%, fait encore une fois nettement mieux.
A propos de l'auteur : Warin Buntrock est directeur adjoint des gestions chez BFT Investment Managers.
On se pose souvent la question : pourquoi recruter un senior ? Et si les vraies questions étaient : pourquoi le recruter et comment le garder ? Pour ses talents et sa maturité professionnelle, évidemment. Une entreprise n’attend pas un cadre senior sur ses compétences techniques, elle sait qu’elles sont acquises. L’entreprise attend le senior sur sa posture, sur sa façon de se comporter, sur ses softskills, sur tout ce qu’il va pouvoir partager, transmettre à une génération plus jeune. Le senior va apporter aux autres ce qui ne s’apprend passeur les bancs de l’université, mais ce qui s’acquière par l’expérience. Il va d’autant plus facilement partager son savoir, accompagner et aider, si on le sollicite. Il recherche une autre forme de gratification, un intérêt complémentaire à son activité professionnelle. La loyauté, la maturité, les jeux politiques, les principes de management sont autant de choses que le senior pourra transmettre.
Enfin, le senior, par son expérience , fait souvent preuve d’empathie, à ne pas confondre avec la bienveillance. L’empathie est l’une des qualités essentielles de tout bon manager. L’empathie en management, c’est la capacité à écouter l’autre de façon à reconnaître et comprendre, ses besoins et son ressenti pour encore mieux l’accompagner. Le senior ne cherche pas à avoir raison à tout prix, il est beaucoup plus consensuel. Ce qui l’intéresse c’est de faire avancer son équipe, son idée. Il ne va pas aller à l’affrontement, et va préférer ouvrir le dialogue, afin de créer les conditions adéquates pour des échanges constructifs. L’empathie permet ainsi d’instaurer un climat de travail serein de confiance et de transparence.
Avec les années, le senior a appris à prendre du recul, à hiérarchiser ses priorités et à gérer le stress inhérent à sa fonction. En cela, plus qu’une simple place dans l’accompagnement des plus juniors, il a une responsabilité tacite dans cette transmission qui permettra un épanouissement professionnel, point souvent sous-estimé mais qui est pourtant un levier de réussite.
Indépendamment de la question de l’âge à partir duquel on considère que l’on est senior, il faut garder en mémoire l’âge de la retraite. En cela, le senior, moins « volatile » s’inscrit dans la durée et fait preuve d’une régularité évidente.L e senior en a vu d’autres, il a en lui la volonté, le sens de l’effort et ne va pas s’effondrer à la première difficulté. Il a appris au fil du temps à demander de l’aide avant qu’il ne soit trop tard, à s’accrocher, persévérer et trouver des solutions. Ces aspects de sens de l’effort et de volonté touchent la question de la loyauté. On ne quitte pas l’entreprise à la première difficulté, on s’accroche, on montre à l’entreprise qu’elle peut compter sur nous. Et par son exemple de persévérance et d’endurance, le senior inculque la valeur de la loyauté et la confiance qu’elle engendre chez l’employeur.
A propos de l'auteur : Julien Bareaud est consultant chez Robert Walters.
Le contexte actuel est propice à la croissance du secteur de la santé à domicile. On observe en effet une hausse des besoins causée par le vieillissement de la population et la prévalence des maladies chroniques. Par ailleurs, la saturation des structures de prise en charge traditionnelles (urgences, maisons de retraite...) se traduisent par un « virage domiciliaire » qui s'accompagne d'une nécessaire coordination des soins de ville et de l'hôpital, mais aussi la coordination entre les différents acteurs intervenants, et l'accompagnement des aidants. Autant d'enjeux auxquels les PSAD répondent de manière efficace et pertinente, grâce à leur capacité de déploiement à large échelle, et leurs compétences organisationnelles déjà éprouvées.
Si la refondation du système de santé est un projet nécessaire mais ambitieux, elle ne peut néanmoins se faire qu'en accordant aux PSAD une reconnaissance et des moyens en cohérence avec les réformes engagées par le gouvernement et les besoins des seniors en matière de santé à domicile. Garants d'un transfert optimal des soins de l'hôpital vers la ville, les PSAD aspirent à être reconnus comme des acteurs de santé à part entière, et non comme de simples logisticiens.
Pour Charles-Henri des Villettes, président de la Fédération des Prestataires de Santé à Domicile « Les PSAD étant des acteurs engagés pour répondre aux nouveaux enjeux et accompagner le gouvernement dans ses réformes, il est indispensable de leur accorder un statut et des moyens à la mesure du rôle qu'ils sont amenés à occuper au sein du système de santé de demain.
L'accompagnement des personnes âgées et le maintien de leur autonomie constitue un enjeu majeur pour retarder leur entrée en institution. Cela implique l'aménagement du logement l'accompagnement de la personne et de ses aidants, et la coordination des acteurs intervenants. Autant de compétences et expertises que les PSAD peuvent, en complémentarité avec les autres intervenants, mettre au profit de la réussite de la réforme. »
Par ailleurs et malgré le développement des nouvelles technologies et le développement du suivi et des consultations médicales à distance, les seniors accordent beaucoup d'importance au contact humain et à la relation de proximité avec leur professionnel de santé, qu'ils souhaitent conserver pour 91% d'entre eux.