Au terme d’une année sans fermeture administrative de magasins ni confinement, 2022 marque une stabilisation dans les changements de modes de consommation observés durant la crise sanitaire : réduction de la fréquentation et des achats d’impulsion en magasin, hausse des taux de transformation et du panier moyen dans les points de vente, augmentation du poids des ventes en ligne. La baisse du marché s’explique notamment par une réduction du nombre de magasins d’habillement de 11% sur trois ans du fait des fermetures de points de vente et de la disparition d’enseignes. Alors que les aides de l’État avaient permis de limiter le nombre de fermetures durant la crise sanitaire, celles-ci se sont accélérées en 2022. Dans le même temps, les enseignes ont réduit de 30% le nombre des ouvertures de points de vente par rapport à 2019. Face à des capacités d’investissement limitées, elles investissent de moins en moins dans des magasins en propre, au profit de la franchise ou de l’affiliation.
Cette situation intervient dans un contexte économique et social risqué (inflation, confiance des ménages au plus bas, climat social tendu, risque de récession ou de faible croissance) qui pourrait fragiliser davantage encore l’activité des entreprises.
En dépit de ces bonnes nouvelles, les perspectives de développement du parc à fin 2019 sont restées globalement stables à l’issue du 3ème trimestre avec un taux de réalisation prudent estimé aux alentours de 50% des surfaces attendues estimées en fin d’année, tant pour les centres commerciaux que pour les parcs d’activités périphériques. Les extensions et rénovations sont majoritaires pour les premiers (78% des surfaces annoncées) alors que pour les retail parks, les créations dominent largement les projets d’ouverture de l’année (84%). 2019 devrait se terminer avec un total inauguré de près de 800 000 m², dont plus de la moitié de retail parks, et environ un tiers de centres commerciaux.
Christian Dubois, Head of Retail Services France commente : « Autant le marché des centres commerciaux montre des signes évidents de maturité et parfois de défiance de la part des enseignes, autant celui des retail parks poursuit sa dynamique créatrice sur fond de réhabilitations foncières et de diversifications des marketing mix, faisant la part belle à la restauration et aux loisirs dans un cadre locatif abordable ». L’activité du 3ème trimestre a bel et bien coupé court aux conjectures des « retail bashers » inondant le marché depuis de nombreux mois. Avec plus de 2,6 milliards d’euros investis en immobilier de commerce, le volume dépasse de 10% celui relevé à la même période de l’année dernière. Le retour des grands volumes a permis cette performance, présents sur tous les segments du marché, qu’il s’agisse de portefeuilles de magasins à dominante alimentaire, de centres commerciau x ou commerces de centre-ville. Un dynamisme qui se révèle à la hauteur des espérances.
Vanessa Zouzowsky, Head of Capital Market Retail, ajoute « Nous constatons un retour d’investisseurs que l’on ne voyait plus sur le segment des commerces. Cette redistribution des acteurs sur la typologie d’actifs commerciaux est un signal très encourageant de revitalisation de l’activité transactionnelle pour les mois à venir. »
A ce rythme, l’année pourrait se terminer avec un volume supérieur à 2018 (4,7 milliards d’euros investis), de quoi rendre le sourire aux acteurs du marché.