Plus que jamais, le sujet de la santé se positionne comme une priorité stratégique à l’échelle mondiale. Dans ce contexte, force est de constater que les entreprises et les pays sont entrés dans une logique de concurrence forte. En ce sens, il est fondamental que les États soutiennent leurs champions à l’échelle nationale et européenne pour leur permettre de continuer à innover afin de créer puis de commercialiser à large échelle des dispositifs performants et sécurisés permettant de protéger et soigner le plus grand nombre.
Préserver et améliorer la sécurité des patients, protéger et créer des emplois en France, innover en santé pour améliorer la qualité des solutions et des outils à disposition des médecins, chirurgiens et autres personnels soignants sont les valeurs essentielles à défendre. Sur ce point, il est fondamental de défendre les intérêts des professionnels de la fabrication de dispositifs médicaux dans le contexte de l’application des nouveaux règlements européens dits MDR et IVDR.
Les entreprises sont prêtes, mais le système ne l’est pas. Le manque criant d’Organismes Notifiés (ON) aptes à délivrer les certificats aux entreprises pour leurs produits est la cause principale du dysfonctionnement actuel. À ce jour, seuls 6 ON existent pour tous les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro à mettre sur le marché, soit environ 50 000. Pour les dispositifs médicaux régis par le MDR en application depuis mai 2021 ce sont 450 000 dispositifs pour 27 ON. À cela s’ajoutent des contraintes supplémentaires sur les données exigées pour certifier chaque produit et donc une explosion de la taille des dossiers à soumettre. Un témoignage récent au sein de MedTech in France parle de dossiers qui passent de 800 à 8 000 pages. Lors du vote européen de ces règlements, une analyse d’impact avait été présentée devant les députés afin qu’ils puissent voter leur mise en place. Cette analyse prévoyait suffisamment d’ON pour avoir des réponses dans un délai de 90 jours. À l’époque de cette étude d’impact, ils étaient 78 ON. Or, la période de transition dans laquelle nous sommes, qui aurait dû permettre aux entreprises de passer leurs certificats sur ces nouveaux règlements, sert essentiellement à certifier les ON pour qu’ils puissent ensuite auditer les entreprises, provoquant un retard énorme dans la planification imaginée à l’origine.
Les effets ne se font pas attendre et nous constatons déjà des délais pour l’obtention d’audits de l’ordre de 12 à 18 mois, des tarifs exorbitants avec des pratiques qu’on pourrait qualifier d’abus de position dominante. Ainsi, certains ON proposent un tarif spécial « fast track », ou favorisent certains clients qui représentent des chiffres d’affaires importants pour eux (catalogues de produits très fournis pour certaines grandes entreprises du secteur et donc multiplication des dossiers techniques et des suivis post-commercialisation). Tout cela au détriment des TPE et PME, très nombreuses sur ce secteur et les premières à innover pour développer les produits de demain, mais qui n’accèderont ensuite jamais au marché… sans doute seront-ils alors rachetés à prix cassé par des multinationales qui n’auront plus qu’à récupérer les fruits de cette innovation financée par l’État français. Des difficultés croissantes sont déjà remontées sur la partie financement par les sociétés de capital-risque qui tendent à retarder leurs investissements post-marquage CE afin de limiter le risque qu’ils considèrent trop important dans la situation actuelle.
Il est donc stratégique de sensibiliser les pouvoirs politiques français et la Commission européenne aux difficultés induites par l’application des nouveaux règlements, être force de proposition pour améliorer la situation et pour porter les revendications au niveau politique. L’objectif est de sauvegarder un secteur industriel innovant, dynamique, créateur d’emplois et de valeur économique, mais fragilisé par les contraintes règlementaires européennes induites par la mise en application de ces nouveaux règlements.
A propos de l'auteur : Laurent Henault est directeur général chez Datexim.
La transformation digitale dans les grandes organisations est en vogue, et a un impact quotidien dans la vie de leurs employés : ils sont submergés de nouvelles applications informatiques, à utiliser tous les jours ou presque. Selon le cabinet Josh Bersin, ce n’est pas moins de 20 applications qui figurent en moyenne sur le poste de travail !
Cette digitalisation à outrance a des conséquences sur la façon de travailler. D’un côté, le digital casse des silos et ouvre des modes de collaboration inédits : partage et travail simultané sur les fichiers bureautiques, travail à distance et télétravail, passage de l’email unidirectionnel à la messagerie de groupe (slack, Microsoft Teams).
De l’autre, les process sont beaucoup plus encadrés et normés. De la même façon que pour sa vie personnelle " il y a une application pour tout " (faire les courses, faire un trajet en voiture, etc.), pour chaque process et tâche de l’entreprise, il y a également une application digitale pour tout geste. Sauf que les règles inhérentes à chacune de ces applications est déterminée par l’entreprise, et non pas par ses employés.
C’est pour cette raison qu’il devient obligatoire pour chaque employé non seulement de maîtriser ces nouveaux outils, mais également de s’y conformer. Maitriser Powerpoint et un CRM est la base pour un commercial. Savoir naviguer dans un ERP et passer des heures sur Excel est le quotidien d’un financier. La nouveauté, c’est que c’est aussi vrai pour les notes de frais de son dernier déplacement, pour faire une demande d’achat, ou pour faire une demande de création de poste, etc.
Dans ce contexte, se former aux outils digitaux et à ces nouveaux process est essentiel. On comprend bien que la transformation digitale ne sera réussie que si les employés maitrisent ces outils. Pour autant, les entreprises doivent-elles se lancer dans de vastes programmes de formation, comme dans les années 2000, où la formation informatique était une discipline à part entière ?
Peut-être pas, car ces nouveaux outils digitaux induisent de mettre en place de nouvelles approches de formation. Le digital est un " must have ", pas un savoir ou une compétence qui différencie deux employés entre eux.
Cela pose cependant des problèmes. Là où on formait en présentiel au déploiement d’une nouvelle version de Windows / Office tous les 2 ou 3 ans, il devient assez inimaginable de former à chaque amélioration de Microsoft Office 365. C’est tout simplement ingérable au vu du rythme des nouveautés (des dizaines de nouveautés par mois) !
En second lieu, les besoins des employés " apprenants " ont changé. Théorisé par Bersin, l’Apprenant Moderne n’a pas le temps de se former, et a surtout le souci d’être opérationnel, pas de devenir un expert des 20 applications qui figurent sur son poste de travail. Nous sommes bien loin du parcours de formation qui valide des acquis. Place à la pratique et à l’efficacité. Le premier réflexe d’un utilisateur est maintenant d’ouvrir son application et d’essayer de se débrouiller par lui-même. S’il est bloqué, il va demander à un ou une collègue, appeler le support ou essayer de consulter une aide en ligne. En aucun cas il ne s’inscrira à une formation, car ce qui est important est de réaliser la tâche qui lui est assignée.
Autre facteur amené par le digital : la personnalisation. Il s’agit ici de prendre en compte le profil de l’employé, son niveau de maturité digitale (est-ce un novice ou un expert ?) afin d’adapter la formation à l’utilisateur. Il est par exemple inutile d’expliquer à un " digital native " comment faire un " post " sur un réseau social. On peut par contre lui expliquer quelle nature d’information il doit y mettre.
Ces tendances fortes se matérialisent aujourd’hui par l’apparition d’assistants digitaux ou virtuels, de plus en plus nombreux, sous forme de chatbots ou de programmes automatisés, embarquant une intelligence plus ou moins artificielle. Leur job ? Rendre la vie plus facile en exécutant ou en apportant de l’assistance le plus rapidement possible, et de manière personnalisée. Dans ce cadre, la formation devient bien obsolète ou plus exactement elle se fond dans le fonctionnement de l’assistant ou de l’application. C’est d’ailleurs déjà le cas pour les applications mobiles d’entreprise, car avoir une formation pour ce type d’application, c’est avouer qu’elle n’est pas simple et utilisable.
La formation informatique / digitale doit donc se fondre elle-même dans ces nouveaux outils digitaux. Pour reprendre l’exemple des applications mobiles, peut-être faut-il s’inspirer des applications de jeux qui embarquent au sein même de leur fonctionnement des moyens de mettre à l’étrier l’utilisateur et de maintenir son intérêt (didacticiels embarqués, système de points et badges). Tout ceci au bon moment, quand il en a besoin.
A propos de l'auteur : Toan Nguyen est CEO de Shortways.
Le nombre de transactions a presque doublé, augmentant de 92 % par an. Ce taux fait de la tech africaine l'un des écosystèmes à la croissance la plus rapide au monde. En 2021, il s'accélère considérablement, dépassant de loin les 6 dernières années qui ont vu un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 45%.
Avant 2021, l’histoire des levées africaines ne comptabilisent seulement 8 méga-tours. Sur la seule année 2021, 14 méga-tours (supérieurs à 100 millions de dollars, uniquement en equity) ont été réalisés par 12 entreprises. 48 % du total des fonds ont été dédiés à ces opérations, soit 2,47 milliards de dollars. 2021 a été l'année des levées de fonds de plus de 100 millions de dollars, avec près de deux fois plus de méga-tours réalisés en une seule année que dans toute l'histoire de l'écosystème.
La taille moyenne des tours a augmenté à tous les niveaux après une année 2020 marquée par une tendance à la baisse. Alors que la taille des tours de financement en amorçage et de série A/B ont considérablement augmenté, les opérations en Growth ont connu une inflation exceptionnelle : +426 % par an, en raison de l'augmentation des méga-tours.
Par conséquent, la taille moyenne des tours de financement, quelle que soit l’étape, a rebondi pour dépasser ses niveaux d'avant la crise sanitaire, avec une forte reprise et une croissance continue dans tous les segments de marché du capital-risque en Afrique.
37 start-ups technologiques africaines ont levé un total de 767 millions de dollars en 43 tours de financement. À mesure que les start-ups se développent et acquièrent une plus grande prévisibilité, le financement par emprunt devient un biais utile qui permet d'accélérer la croissance, tout en limitant la dilution. 2021 marque une véritable tendance en ce sens avec la création de fonds de dette dédiés aux marchés émergents, en particulier en Afrique. Les start-ups nigérianes ont levé près de la moitié du montant total de la dette (345 millions de dollars), prenant 45% du total de la dette levée.
Le sujet de la cybersécurité est désormais une priorité stratégique pour l’ensemble des acteurs économiques et des acteurs publics. La multiplication des attaques a récemment amené les pouvoirs publics à prendre les devants et à lancer un vaste programme de soutien pour permettre aux professionnels de lutter activement contre les cybermenaces et déployer des dispositifs adaptés. Dans ce contexte, dans le cadre du plan de relance annoncé en 2021, le volet cyber a été doté de 136 millions d’euros sous le contrôle de l’ANSSI.
De plus, la composition spécifique du SI de l’hôpital et le recours à des équipements connectés et complexes sont autant de portes ouvertes au hacking. Enfin, il faut préciser que nombre d’établissements de santé n’ont pas mis en œuvre une véritable gouvernance cyber.
Un autre cas d’usage fréquemment rencontré dans la sphère publique est celui lié à l’éducation. En effet, dans le cadre de sa transformation digitale, ce secteur est fortement consommateur de réseau et de Wifi, par exemple pour connecter les ordinateurs et tablettes des enseignants et des élèves. Pour autant, les infrastructures déployées sont encore trop souvent insuffisamment sécurisées et peuvent être piratées.
Au regard des éléments évoqués ci-dessus, on comprend donc parfaitement que les acteurs du secteur public doivent être soutenus dans leur démarche cyber. Cet accompagnement doit être réalisé par des partenaires de confiance qui sont en mesure de maîtriser l’ensemble du cycle des projets : audit, conseil, intégration, etc. Il est donc capital d’évaluer ce point avec attention pour sélectionner des sociétés qui sauront avoir un regard objectif sur les besoins exprimés, qui pourront comprendre les spécificités métier du secteur public et qui mettront en œuvre des dispositifs performants (sécurité mails, PAM, SIEM, NAC, etc.). C’est à cette condition que la sécurité des SI des structures publiques atteindra un niveau comparable aux structures privées les mieux équipées.
Le manque de moyens financiers des acteurs publics a longtemps été un réel frein pour leur permettre de sécuriser leurs Systèmes d’Information. Au travers du plan de relance, les structures publiques vont donc pouvoir se protéger efficacement et bénéficier du soutien d’experts certifiés et reconnus pour leur maîtrise des sujets cyber.
A propos de l'auteur : Éric Tabardel est directeur Technique CCCL, Réseaux et Sécurité chez SCC France.
Le monde de la franchise est aujourd’hui en forte croissance et particulièrement sur le marché français qui se positionne comme l’un des plus dynamiques à l’échelle mondiale : que ce soit en termes de nombre d’enseignes ou de nombre d’ouvertures de points de vente. Sur un marché fortement concurrentiel, les franchiseurs sont donc à la recherche constante de dispositifs leur permettant de mener à bien leur croissance, de s’appuyer sur des processus performants et plus globalement de gagner en compétitivité.
C’est sur ce point que la notion de « sur mesure » est fondamentale pour prendre en compte toutes les spécificités métiers de chaque franchise. En effet, les franchiseurs doivent gérer des opérations complexes qui sont propres à leur secteur, à leurs processus et au fonctionnement de leurs enseignes. Ils ne peuvent accéder à des solutions « sur étagères » qui ne sont pas pensées pour s’adapter à leurs besoins et leurs usages au quotidien.
Afin d’être plus précis, voici quelques exemples d’enjeux que les franchiseurs doivent relever : accéder à des CRM dédiés à la gestion des candidats à la franchise, s’appuyer sur des applications de gestion de leur PLV pour gérer la communication des animations en point de vente, transmettre en temps réel des informations au réseau, mettre à disposition de leurs franchisés une plateforme digitale efficiente, centraliser les commandes enregistrées par les franchisés pour le regroupement des achats et le passage des commandes auprès des fabricants ou fournisseurs, automatiser la gestion des commandes et des factures internes à l'enseigne, bénéficier de reportings automatiques franchisés et franchiseurs ou encore traiter des processus métiers spécifiques.
Ces différents éléments mettent donc en avant la nécessité d’avoir une approche très opérationnelle pour réussir son projet. Il ne faut pas céder à la simplicité de sélectionner des outils génériques qui ne pourront en aucun cas répondre à des enjeux spécifiques ou alors très difficilement en devant être adaptés avec plus ou moins de simplicité et de faisabilité. Les développements spécifiques des outils génériques entrainent en effet une dette technique dont les conséquences sont importantes dans le temps. En effet, l'ERP va évoluer en continu alors que les développements spécifiques réalisés au lancement resteront en l’état. Attention donc à s’appuyer sur une plateforme digitale , évolutive et connectable qui sera créée pour intégrer en toute agilité les besoins des professionnels de chaque enseigne.
A propos de l'auteur : Luc Romano est CEO de Toosmart.