Volcan Eyjafjöll : qui paiera l’addition ?

20 Avril 2010



Aujourd’hui, le trafic reprend doucement dans les principaux aéroports européens. Malheureusement, le volcan islandais semble reprendre des forces et continuent de cracher ses cendres de plus belle. De quoi inquiéter un peu plus les compagnies aériennes, déjà affaiblies par la crise.

Elles n’hésitent donc pas à faire entendre leur voix. Elles estiment que les décisions prises par les gouvernements manquent de fondement scientifique. En effet, plusieurs avions ont par le passé déjà rencontré des nuages de cendres sans pour autant rencontrer de problème mécanique. Encore une fois le principe de précaution a pris le dessus.

À l'excès ? Apparemment. Depuis dimanche, des compagnies ont réalisé des vols d'essais pour évaluer l'impact des nuages de cendres volcaniques sur les avions. Or, selon l’association des compagnies aériennes européennes (AEA), ces vols se sont déroulés sans aucun problème. Maintenant, tout le monde se renvoie la balle pour savoir qui devra payer une addition qui s’annonce de plus en plus cendrée.

1- Les compagnies aériennes devront rembourser les billets

Les compagnies aériennes craignent le coût financier de la paralysie de l’espace aérien européen. Il pourrait s’élever à 150 millions d’euros par jour. En effet, la législation européenne oblige les compagnies aériennes à rembourser intégralement les billets non utilisés et de prendre en charge les passagers bloqués dans les aéroports. Depuis le début du blocage, 713 aéroports ont été fermés. Plus de 70 000 vols ont été annulés. 7 millions de passagers sont bloqués. 150 000 Français sont bloqués à l’étranger.

2-La croissance économique prend du plomb dans l’aile

D’autres secteurs, comme le tourisme, sont aussi touchés. La Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) craint que les PME rencontrent des difficultés de trésorerie dues aux retards de paiements transitant par voie postale aérienne. Selon certains économistes, le volcan pourrait avoir un impact négatif de 0,5 point de croissance sur le produit intérieur brut (PIB) européen.

3- Les passagers doivent sortir la carte bleue

Comme il s’agit d’un cas de force majeur, les compagnies aériennes n’ont pas à indemniser leurs clients pour le retard. De plus, les frais occasionnés par l'annulation du vol restent à la charge du client. La facture peut vite monter : chambre d’hôtel, nourriture…

4- Les agences de voyage jouent le jeu

Pour les touristes qui sont passés par des agences de voyage, la surprise pourrait être encore plus douloureuse. Car, contrairement, aux compagnies aériennes, elles n'ont pas à rembourser leurs clients. Néanmoins, le Syndicat national des agences de voyages (SNAV) a indiqué que les professionnels s’engageaient à offrir un avoir valable six mois. De plus, elles ont également une obligation d'assistance à leurs clients bloqués dans les aéroports. Ces solutions de rapatriement et d'hébergement restent néanmoins à la charge du client.