Tribune : "Le Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement doit être rendu public"

23 Octobre 2013
Louis Peretz



La plus grande tentative de marchandisation de tous les temps se prépare au nez et à la barbe des populations de deux continents : les Etats-Unis et l’Europe. C’est le PTCI (Partenariat Transatlantique pour le Commerce et l’Investissement), dont le document est classé confidentiel par la commission européenne. "Ce document contient des informations classées en diffusion restreinte dont la divulgation non autorisée pourrait nuire aux intérêts de l’Union européenne ou à l’un de ses membres. La plus grande attention est exigée dans la gestion de ce document avec le soin particulier requis par les règles de sécurité du Conseil, valant pour tout document classé en diffusion restreinte U.E". (Patrick Le Hyaric député européen– « Dracula contre les peuples » édition l’Humanité)

Libre échange ?

Pourquoi une diffusion restreinte si ce « Partenariat » a pour finalité le bonheur des peuples en développant l’activité économique ? Ou alors la crainte d’une réaction généralisée de la part des populations prises dans l’étau ultralibéral ? "Ce documente est présenté comme essentiellement technique. Il prévoit la disparition de tous les obstacles s’opposant encore à un libre commerce, ainsi qu’une libéralisation totale des marchés : marchés agricole et non agricole, marché financier et des investissements (évidemment)". Raoul Marc Jennar, député européen, son blog : www.urfig.org Libérer les marchés agricoles c’est, par exemple, laisser entrer les viandes aux hormones, les poulets passés à l’eau de javel, et bien entendu le soja génétiquement modifié.

Zone de libre échange qui a pour but réel de monter encore la puissance des multinationales et des grandes banques. Donc broyer comme d’habitude tous les autres acteurs concernés, dont les populations à l’avantage des 1%...du monde entier. La toute-puissance des marchés va s’accentuer et continuera à augmenter les inégalités.

Jusqu'où cela ira ?

De façon à passer inaperçues ces négociations sont prévues sur de nombreuses années. Les initiateurs américains ont probablement pour objectif de trouver des alliés occidentaux face à la toute- puissance asiatique. La Commission européenne décidera chaque fois, sur ordre du Conseil européen qui est composé des chefs des gouvernements de chaque pays membre de l’U.E., quand et quoi négocier la marchandisation de chacune des catégories commerciales concernées. Ceci dans l’esprit du « Consensus de Washington » qui préconise la privatisation de tous les organismes de l’Etat, dont les services nationaux à la population. Ces services publics sont considérés comme des « obstacles » à la liberté des transactions dont il est question dans le préambule.

Louis Peretz