Transport : l’optimisme reste de mise

28 Octobre 2015
Antoine Balduino



Selon la sixième étude du cabinet d’avocats d’affaires international Norton Rose Fulbrightsur les transports, « The Way Ahead », une véritable division de l’opinion se dessine entre les secteurs aérien et ferroviaire et le secteur maritime.

Les chiffres à retenir

33 % des personnes interrogées sur l’activité du secteur maritime évaluent les conditions actuelles du marché de manière favorable, contrairement à 88 % des personnes interrogées sur le transport aérien et 91 % sur le transport ferroviaire. 64 % des personnes interrogées dans le maritime évoquant des conditions de marché défavorables mettent en cause la surcapacité du secteur. 37 % des personnes interrogées dans l’aérien et 40 % dans le ferroviaire indiquent que les conditions de marché favorables sont liées à la disponibilité de financement dédié à la croissance. 81 % de l’ensemble des personnes interrogées prévoient une augmentation du nombre de passagers et des volumes de fret.

Une confiance retrouvée

Parmi les professionnels interrogés dans le secteur maritime, la confiance s’est brusquement détériorée au cours de l’année écoulée. Seul un tiers d’entre eux indique que les conditions actuelles du marché sont favorables, contre 69 % en 2014. La raison principale invoquée est la surcapacité chez 64 % des répondants estimant que les conditions actuelles du marché sont défavorables.
 
En revanche, 88 % personnes interrogées dans le secteur aérien et 91 % dans le secteur ferroviaire rapportent que les conditions actuelles du marché sont favorables pour leurs secteurs, contre 75 % et 81 % l’année dernière. Cet optimisme croissant est attribué au financement plus facilement disponible pour l’investissement et la croissance, à un retour anticipé de la stabilité économique sur des marchés clés et à l’émergence de nouvelles opportunités. La réduction du prix du pétrole et la chute conjointe des coûts du carburant sont également favorables au secteur aérien.
 
Environ la moitié des personnes interrogées dans les secteurs aérien et ferroviaire et un tiers de celles interrogées dans le secteur maritime s’attendent à ce que des fonds supplémentaires soient alloués aux investissements plutôt qu’aux frais d’exploitation, au cours des cinq prochaines années. L’enquête indique que le financement provient probablement d’un large éventail de sources. La proportion de personnes interrogées anticipant que la dette bancaire traditionnelle devienne la principale source de financement du secteur est à son niveau le plus élevé depuis le début de l’enquête « The Way Ahead » en 2009.

De nombreux changements

L’hégémonie croissante d’acteurs de taille plus importante est le changement majeur le plus probable dans le secteur des transports au cours des cinq prochaines années, tandis que les personnes interrogées dans le secteur ferroviaire estiment que la disponibilité de nouvelles sources de financement sera à l’origine du remaniement du secteur. La Chine devrait offrir les meilleures possibilités d’investissement au cours des cinq prochaines années. Par conséquent, le ralentissement des marchés émergents est perçu comme étant la plus grande menace pour le secteur des transports pendant la même période. L’impact de l’incertitude politique et économique persistante et des événements géopolitiques dans le monde préoccupent également les personnes interrogées.

Selon Christine Ezcutari, responsable à Paris du secteur des transports maritimes et ferroviaires chez Norton RoseFulbright : « Tandis que les perspectives pour le transport aérien et ferroviaire sont de plus en plus encourageantes, de nombreux secteurs du transport maritime continuent à subir la crise de plein fouet, essentiellement en raison de l’offre excédentaire. » « Une durée plus longue, l’augmentation anticipée de la demande, l’augmentation des tarifs et du fret et des investissements accrus dans l’innovation et les infrastructures sont susceptibles de créer de nouvelles opportunités dans le secteur des transports » Pour Marc Hamilton, associé au bureau de Paris au sein de l’équipe dédiée au transport aérien : « Le fort intérêt pour les aéronefs, neufs et d’occasions, couplé à des sources de financement nombreuses et variées, tirent le secteur vers le haut depuis plusieurs années et cette tendance devrait se confirmer dans les prochaines années. Seul le prix bas du pétrole pourrait commencer à impacter les liquidités dans certaines régions et ainsi freiner les investissements »

L'aviation a le vent dans le dos

La confiance dans le secteur aérien est en hausse. En effet, 88 % des personnes interrogées estiment que les conditions actuelles du marché sont favorables à leur activité, contre 75 % en 2014. Les principales raisons de cette confiance sont liées à la conviction que le financement et les investissements sont à présent disponibles (37 %) et que la stabilité économique sera de retour sur les marchés clés (29 %). Cette année, le secteur aérien semble avoir plus facilement accès au financement.

En effet, en 2014, seul 11 % des répondants avait cité la disponibilité des financements comme éléments favorable du marché. Parmi les personnes pessimistes sur l’état du marché de l’aviation, 40% évoquent un contexte économique mondial incertain. Parmi les autres préoccupations citées, 20% ont trait aux restrictions opérationnelles gouvernementales, par exemple les obstacles réglementaires et commerciaux et 20% évoquent des problèmes de surcapacité.

Antoine Balduino