Taxer les banques n’est pas la meilleure des solutions

21 Janvier 2010



Autres articles
Il faut croire que taxer les banques devient à la mode. Après l’Angleterre, c’est au tour de la France et des Etats-Unis d’annoncer vouloir mettre en place cette méthode. Pour Barack Obama, cette taxe permettra de compenser le coût colossal (pas moins de 700 milliards de dollars) pour les finances publiques du récent plan de sauvetage du secteur financier.

La taxe américaine, appelée "taxe de responsabilité de crise financière", s’élèvera à 0,15 % et s’appliquera aux banques américaines disposant d’actifs supérieurs à 35 milliards d’euros. "On a du mal à croire lorsqu'on entend que Wall Street va verser plus d'argent en bonus et contreparties pour cette seule année que le coût de cette taxe sur les dix prochaines années" explique le Président américain.

Argument pas très convaincant puisque la majorité des banques ont déjà remboursé l’argent qu’elles avaient emprunté au plus fort de la crise financière. Pourquoi ne pas dire la vérité aux gens. Les Etats ne taxent pas les banques pour améliorer le fonctionnement des marchés financiers où le rendre plus juste. S’ils les taxent, c’est tout simplement pour obtenir de l’argent facilement.i[

Contrairement aux Etats-Unis, la France taxera directement les bonus

Et le résultat final pourrait s’avérer dangereux. Car, si le gouvernement américain espère que les banques baissent les bonus pour pouvoir payer la taxe, elles pourraient trouver d’autres moyens. Il est ainsi possible qu’elles préfèrent prendre moins de risque pour financer l’économie plutôt que de réduire leurs bonus et de prendre le risque de voir partir ses meilleurs éléments.

Contrairement au plan américain, le plan français a permis à l'Etat de dégager des profits après remboursement par les banques de l'essentiel des fonds prêtés. La France taxera directement les bonus des opérateurs de marché.

La taxe de 50 % s'appliquera aux bonus de plus de 27 500 euros. Selon le gouvernement, elle devrait rapporter 360 millions d’euros. "Quand je vois leurs prévisions de résultats, je ne dirais pas que les banques seront affaiblies par cette taxe", a déclaré Christine Lagarde, la ministre de l’Economie. À part Natixis, toutes les banques françaises devraient annoncer une année 2009 bénéficiaire.