Quand la Grèce fera faillite…

13 Septembre 2011



"La faillite de la Grèce n'est plus un tabou." Les mots prononcés ce week-end par le ministre allemand de l'Économie, Philipp Rösler, font mal. Longtemps considérée comme un risque faible, la faillite de la Grèce devient de plus en plus probable. Et tout le monde semble lentement s’y préparé comme le montre l’effondrement des valeurs bancaires depuis deux semaines. "Pour stabiliser l'euro, il ne doit plus être interdit à court terme d'envisager certaines options. Parmi celles-ci, en cas d'urgence, figure l'insolvabilité ordonnée de la Grèce, si l'on dispose des instruments nécessaires", concluait le ministre allemand. Aujourd’hui, la question n’est pas de savoir si la Grèce fera faillite mais plutôt quand.

Un naufrage annoncé

La dette grecque est désormais supérieure à son PIB
Car malheureusement, les efforts fournis par le gouvernement ne suffissent plus à maintenir le bateau à flot. Malgré tous ses efforts, Athènes n’arrive plus (y est-elle déjà arrivée d’ailleurs) à rassurer les marchés. Même les nouvelles mesures, promises ce dimanche, qui permettront à l’État grec d’engranger près de deux milliards d’euros supplémentaires en 2011, n’ont pas changé la donne. Les marchés financiers n’ont plus confiance. Et sans confiance, difficile d’exister en finance.

Concrètement, les fuites sont si importantes que l’édifice est voué à l’échec. Pourquoi alors s’accrocher ? La politique de l’Europe et du Fonds monétaire est condamnable. En effet, tout l’argent dépensé pour sauver la Grèce aurait été plus utile pour contrôler l’après naufrage. Plus tôt les gouvernements se prépareront à cette onde de choc, plus nous pourrons y faire face.

Quelles conséquences ?

Car les conséquences du naufrage seront dramatiques. "Une faillite de la Grèce aurait des conséquences et des impacts dramatiques et immédiats sur chacun d'entre nous ! Au final tout le monde paiera la note !", prévenait Mathieu Pigasse, directeur général de Lazard en France. (Ce dernier participé actuellement aux négociations entre le FMI, l’Union européenne et la Grèce).

Voici un petit scénario catastrophe :

1- Réaménagement de la dette publique qui conduira à une partie du capital investi. C’est ainsi que lors du réaménagement de la dette argentine à la fin des années 90, les investisseurs n’ont récupéré en moyenne que 44% de leur mise. (les lignes directrices seront en grande partie décidées en amont de l’annonce afin de limiter l’effet de panique.

2- Crise financière d’une ampleur supérieure à ce que nous avons connu cet été (dès l’annonce officielle de la faillite)

3- Effet domino sur les banques exposées aux créances des pays insolvables (quelques semaines).

4- Effet domino sur les pays qui n’arriveront plus à emprunter sur des marchés financiers en proie à la panique (deux à trois mois).

5- Crise économique : récession dans les pays européens les plus touchés (deux à trois mois).

Sans confiance, la finance n’est rien…

Malheureusement, dans ce scénario catastrophe, nous sommes dans un cercle vicieux. En effet, la faillite d’un autre pays ou d’une banque amplifiera le mouvement de panique boursier ce qui empirera la situation des banques et des pays. Sans confiance, la finance n’est rien…