Pas de vacances pour les fruits et légumes

23 Aout 2010

La semaine dernière, comme chaque année, le syndicat agricole Mouvement de défense des producteurs familiaux (Modef) a écoulé directement, place de la Bastille, dix tonnes de fruits et de légumes. L’objectif : dénoncer les marges abusives que réalisent les grandes distributions et qui pénalisent les petits fabricants. Mais cette pratique n’est pas la seule à fragiliser le secteur des fruits et légumes. Il y a deux ans, Économie et société en faisait une liste. Aujourd’hui, ces critiques sont toujours valables.



Article publié pour la première fois le 20/08/2008

Des prix en baisse, une demande en perte de vitesse et des conditions climatiques difficiles. Autant dire que les fruits et légumes connaissent des moments difficiles. Le syndicat paysan Modef organise demain une journée de ventes à prix coûtant de 60 tonnes de fruits et légumes en Ile-de-France.

L’objectif est de montrer et de dénoncer « les marges abusives » de la distribution. Selon le Modef, « les prix de vente des agriculteurs n’ont pas bougé depuis plusieurs années. Les deux tiers du prix payé par les consommateurs sont ponctionnés par les centrales d’achat et de ventes. » Illustration : un kilogramme de tomate payé 60 centimes à l’agriculteur est revendu entre 2,50 et 3,50 euros sur Paris.

La faute à la distribution ?

Pour les distributeurs, le problème n’est pas là. Tout vient de la demande. Selon eux, le comportement des consommateurs reste figé. Résultat, ces derniers estiment que les prix des fruits et légumes sont toujours trop élevés. Et cela malgré la baisse récente. Par exemple, le prix à l’unité du melon charentais à baisser de 22,8 % entre 2008 et 2007, passant de 2,02 euros à 1,56 euro. Si cette explication peut paraître logique à court terme, elle perdrait de sons sens si la crise perdure.

Pour assurer leur bonne foi, la grande distribution va lancer dès vendredi des opérations des actions de promotion commerciale en réalisant des ventes au déballage sur les parkings. L’autorisation de ventes au déballage a été accordée par les pouvoirs publics pour trois week-ends successifs. Voici les principales menaces pour le secteur :

- Une demande et une offre instable (liées à la météo)
- Un canal de distribution peu efficace
- Beaucoup de petits producteurs qui ne peuvent pas imposer leurs prix
- La concurrence internationale