Marchés financiers : les actifs risqués résistent à la correction obligataire

6 Mars 2023
Jeanne Asseraf-Bitton



Les taux 10 ans se tendent à 4% aux Etats-Unis et gagnent près de 20 points de base en zone euro (à 2.7% en Allemagne et 3.2% en France), tirés par une inflation plus forte que prévu. Les marchés d’actions se montrent résilients et les Etats-Unis (qui reculent d’environ -1%) sous-performent l’Eurozone (qui progresse ≈ +2%), le Japon (≈ +1.6%) et le Royaume-Uni (≈ +1%). Les spreads de crédit varient peu. Le Brent est ferme autour de 84 $ / baril et le $ s’effrite à peine (€/$ à 1.06 et $/¥ à 136).

L’inflation surprend à la hausse en zone euro à 8.5% l’an en février au total

L’inflation « cœur » accélère à 5.6%. Les attentes des ménages et des entreprises se détendent mais les anticipations de marchés s’ajustent à la hausse. Les enquêtes de février confirment un léger mieux sur le moral des ménages et un niveau ferme dans les services. Dans ce contexte, la BCE devrait accentuer son resserrement et le taux terminal, escompté à présent par les marchés à 4%, serait maintenu au moins jusqu’en début 2024.

La productivité est revue en forte baisse aux Etats-Unis à +1.7% et le coût unitaire du travail en forte hausse à +3.2% au 4ème trimestre (Q/Q annualisé)

Les inscriptions hebdomadaires au chômage continuent de stagner sur des plus bas. Les signes de tensions persistantes sur l’emploi et les salaires inciteraient la Fed à poursuivre son tour de vis monétaire. Les anticipations de marché tablent sur un taux terminal 5.5%+, maintenu sur 2023.

En France, l’inflation accélère, la consommation reprend un peu et l’industrie se replie.

L’inflation atteint 6.2% l’an en février au total et 4.5% hors alimentation et énergie avec une diffusion continue aux biens et services. La consommation reste sur une tendance baissière à -3.7% l’an en volume en janvier et l’industrie marque un net repli à -0.7% l’an.

Le Royaume-Uni et UE signent l’accord de Windsor qui révise le protocole sur l’Irlande du nord.

Les contrôles douaniers sont allégés, l’Irlande reste dans le marché unique européen, soumis à ses règles mais le parlement irlandais dispose d’un véto pour les nouvelles règlementations. L’impact serait positif pour les perspectives économiques de moyen terme.

A propos de l'auteur : Jeanne Asseraf-Bitton est responsable de la Recherche et Stratégie chez BFT IM.

Jeanne Asseraf-Bitton