Les marchés boursiers toujours nerveux, en attendant la réunion de la Réserve Fédérale américaine

18 Décembre 2014



Les marchés actions poursuivent leur correction, qui a fait perdre entre 8 et 10% à la plupart des indices européens depuis une semaine. Le mouvement est similaire dans les autres grandes zones géographiques où les actions concèdent aussi du terrain (-3,4% pour le S&P 500, -6% pour le Nikkei 225, sur les cinq dernières séances).

La baisse du prix du pétrole ravive les risques déflationnistes

L’aversion au risque (re)gagne les investisseurs boursiers, qui craignent notamment de nouvelles pressions déflationnistes liées au plongeon des cours des matières premières. En effet, le cours du baril de pétrole brut WTI a subi un impressionnant repli de 43% au cours des trois derniers mois (le baril cote aujourd’hui moins de 54 USD). Ce mouvement a été entretenu par les annonces récentes de l’Agence Internationale de l’Energie, qui a anticipé une baisse de la demande mondiale en 2015.

Si cette tendance se confirmait, plusieurs pays européens pourraient entrer techniquement en déflation, un risque que la Banque Centrale Européenne tente de circonscrire depuis plusieurs mois par l’intermédiaire de ses mesures monétaires non conventionnelles. Cette situation va peser sur les perspectives de croissance en zone euro, d’autant plus que l’Allemagne continue à montrer des signes de ralentissement de l’activité (publiés aujourd’hui, l’indice de confiance ZEW des investisseurs allemands déçoit, tandis que l’indice PMI Markit a reculé à 51,4 points, son plus bas niveau depuis dix-huit mois).

Dans les prochaines heures, les observateurs de marchés resteront attentifs aux résultats des élections présidentielles anticipées en Grèce, qui pourraient générer des craintes supplémentaires sur la capacité du pays à poursuivre ses réformes structurelles et à répondre aux attentes de Bruxelles. Le comité de politique monétaire de la Fed, qui se tient aujourd’hui et demain, constituera également un catalyseur important. Compte tenu des récentes variations sur les marchés financiers, et même si la croissance américaine reste bien orientée, Janet Yellen devrait tenter de rassurer les investisseurs en précisant le calendrier du resserrement monétaire : il y a de fortes chances de voir le Gouverneur de la Fed insister sur le caractère très « progressif » de la remontée des taux directeurs US, voire même reculer la perspective de la première hausse des taux au second semestre 2015.

Des points d’entrée attractifs sur certaines valeurs

Dans ce contexte morose, les investisseurs cherchent à alléger leurs positions en actions pour se diriger vers certaines classes d’actifs réputées moins risquées. Les valeurs les plus impactées par ce mouvement sont celles issues des secteurs énergétique, industriel et des « utilities ». Néanmoins, pour les investisseurs disposant d’un horizon de placement à moyen-long terme, la correction actuelle pourrait offrir des points d’entrée attractifs sur certaines valeurs. Cela peut être le cas des cycliques et des financières européennes. Dans l’hypothèse (désormais de plus en plus probable) où la Banque Centrale Européenne annoncerait très prochainement un « quantitative easing » d’ampleur (incluant des rachats de dettes privée et souveraine), ces valeurs seraient les premières à profiter d’un rebond boursier.

Selon le « Sentiment Clients », le baromètre du sentiment des clients de CMC Markets (plus de 45.000 dans le monde, établi quotidiennement à partir de leurs positions réelles), les traders sont globalement « acheteurs » sur l’once d’or (à 75%) et sur la paire USD/JPY (à 65%). En revanche, ils sont massivement « vendeurs » sur les indices Dow Jones 30 (à 83%), Nikkei 225 (à 63%) et Dax 30 (à 54%).

A propos de l'auteur : Judith Danan est head of Sales Trading de CMC Markets France, l'un des principaux courtiers en CFD dans le monde.