Le cinéma européen n'est toujours pas à la fête

21 Décembre 2009

Aujourd'hui, seul le cinéma américain semble régner en Europe. L'industrie du Vieux continent manque de financement pour rivaliser. Deux ans auparavant, la situation était la même.



Article publié pour la première fois le 22 décembre 2007.

En 2003, 72 % des films diffusés en Europe sont américains et les films européens ne représentaient que 6% du marché mondial. Dans un tel contexte peut-on réellement parler de cinéma européen ?
Penser le cinéma européen n’est pas évident. Doit-on le penser comme une somme de cinémas nationaux ou comme un tout ayant sa propre culture ? Au delà de sa définition problématique, le cinéma européen est à la traine en matière de budget. Et l’Union européenne tarde à s’investir dans le cinéma.

Le budget d’Eurimage, fonds européen d’aide à la coproduction, équivaut à la moitié du budget d’un blockbuster américain. Pire encore, la part de l’audiovisuel dans le programme Media (Mesures d’encouragement pour le développement de l’industrie audiovisuelle européenne) est insignifiante. Ces budgets ne suffiront pas à inverser la tendance. Les seuls films à être vu dans les 25 pays membres sont les films américains. Face à cette cruelle réalité, on est amené à se demander si le cinéma américain n’est pas le seul représentant du cinéma européen.

Un problème de budget

En 1993, lors des discussions sur l’exception culturelle, le déficit de la balance commerciale européenne en matière d’exportations cinématographiques était de 3 milliards d’euros. Classé le cinéma au rang d’exception culturelle devait le protéger de la concurrence américaine. Pourtant, plus de dix plus tard, la situation s’est dégradée. Aujourd’hui le déficit est évalué à plus de neuf milliards d’euros. Malgré les politiques protectionnistes mises en place, le cinéma européen ne semble pas réussir à relever la tête.

Dans ce contexte, il est dangereux de vouloir lutter sur le même terrain que les films américains. Seul la maison de production de Luc Besson semble aujourd’hui pouvoir rivaliser. Pour faire face au cinéma américain, il faudrait développer des films d’auteur comme ce que faisaient Fellini ou Truffaut. Mais cela est-il possible ?