La stratégie des investisseurs doit s’adapter au retour des tensions inflationnistes

6 Juillet 2018
Rémi Lepage



L’augmentation des tensions inflationnistes est la conséquence prévisible d’une conjoncture dynamique et de plusieurs facteurs bien identifiés : hausse des salaires et des coûts de production, liquidités abondantes déversées par les banques centrales... Ce phénomène durable doit être intégré dans les stratégies des investisseurs.

Hausse des salaires ?

« L’économie mondiale progresse actuellement à un rythme supérieur à sa croissance potentielle. Cela signifie que les facteurs de production (main d’œuvre, outil productif) sont pleinement utilisés. Ce phénomène, particulièrement visible des deux côtés de l’Atlantique,est bien sûr propice à une accélération de l’inflation» relève Eric Bourguignon, directeur de la gestion Taux et Crédit chez Swiss Life Asset Managers. « Car dans un tel contexte de tarissement des ressources disponibles, toute augmentation de la demande engendre mécaniquement une pression à la hausse sur les prix», poursuit-il.

En outre, aux Etats-Unis où le chômage a été éradiqué, les salariés sont désormais clairement en position favorable pour négocier des augmentations de rémunération. Cet environnement devrait aussi finir par se répercuter sur les prix, même si le marché du travail continue d’être alimenté par des jeunes moins bien payés que les baby-boomers, le retour de personnes qui en était sortis au plus fort de la crise et les flux migratoires. D’ailleurs, les qualifications des nouveaux entrants ne sont pas forcément adaptées aux besoins des entreprises comme en témoigne les tensions salariales observées dans certains secteurs où des compétences spécifiques sont recherchées.

Des coûts de production en hausse

L’augmentation des coûts de production est également un élément qui pousse à la hausse les tensions inflationnistes. Ainsi, la progression des cours du pétrole de près de 20% au cours des trois derniers mois est, à cet égard, significative. Les tensions géopolitiques freinent le niveau de l’offre alors que la demande d’hydrocarbures est portée par le dynamisme de la conjoncture mondiale.

Enfin, les politiques non conventionnelles des banques centrales ont entraîné, depuis la crise financière, l’injection de quantités phénoménales de monnaie-banque centrale sur les marchés. « Cette quantité de monnaie en circulation entretient un contexte propice à l’augmentation des tensions inflationnistes. C’est du moins ce qu’estime la BCE qui n’a pas hésité à recourir massivement à la planche pour stimuler l’inflation (un comble, soit dit en passant, pour une institution dont la principale mission est de veiller à la stabilité des prix !) », constate Eric Bourguignon.

Des fonds pour se couvrir contre la hausse de l’inflation

Globalement, les marchés financiers commencent indiscutablement à intégrer ce retour progressif de l’inflation, aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis.  La « prime » d’inflation incorporée dans les emprunts d’Etat à dix ans s’élève ainsi dans une fourchette comprise entre 1,5 et 2%. «Mais ces niveaux de prime écartent le scénario non négligeable d’un dérapage inflationniste durable contre lequel il conviendrait de se prémunir» conseille Eric Bourguignon.

A cet effet, il existe des produits dédiés pour se couvrir contre une accélération plus forte que prévue de l’inflation. Le fonds Swiss Life Funds (F) Bond Global Inflation permet de se protéger via un panier d’obligations indexées sur l’inflation. Avec Swiss Life Funds (LUX) Bond Inflation Protection, l’investisseur pourra non seulement se prémunir contre une telle accélération, mais il pourra aussi en tirer profit, sans pour autant subir comme la plupart des fonds traditionnels, un risque lié aux variations de taux d’intérêt.

Rémi Lepage