La situation financière des entreprises chinoises s’améliore

31 Mai 2012



Malgré le ralentissement de l’activité, l’arrêt d’incitations fiscales et le resserrement de la politique monétaire, le comportement de paiement des entreprises chinoises est resté globalement. Néanmoins, les problèmes de trésorerie, la concurrence et le difficile accès au financement des PME, principales causes des retards de paiement en 2011, continueront à peser sur la santé des entreprises en 2012.

90 % des entreprises chinoises ont désormais recours aux transactions à crédit

Depuis la crise de 2008, la vente à crédit est devenue la principale source de financement des entreprises en Chine. Selon une étude réalisée par Coface, leader mondial de l'assurance-crédit, sur le comportement de paiement des entreprises en Chine, la part des entreprises y ayant recours atteint 90 % en 2011, alors qu’il y a 4 ans elles n’étaient que 65 %. Ce phénomène s’explique par la nécessité de faire face à la concurrence (53 % des entreprises interrogées) et par la hausse de la confiance entre les partenaires commerciaux (23,5 %). Moins d’entreprises se voient contraintes à proposer des paiements à crédit à cause de problèmes de trésorerie de leurs clients (17% en 2011 contre 25% en 2010).

Si la vente à crédit se généralise, la durée de crédit consentie recule en 2011. Près de 75% des transactions se négocient à 60 jours et moins, ce qui permet d’atténuer les risques, alors que les transactions à 90 jours et plus deviennent plus rares et concernent principalement les contrats ponctuels.

Les retards de paiement plus fréquents mais moins longs

Dans une suite logique au développement des ventes à crédit, les entreprises chinoises sont plus souvent victimes des retards de paiement de la part de leurs acheteurs locaux. Leur part représente désormais 79 % contre 67,4 % en 2010. À noter toutefois, qu’en 2008, plus de 90% des entreprises étaient concernées par les retards de paiement.

En revanche, les retards de paiement sont moins longs. Seulement 10 % des retards excèdent les 90 jours de dépassement de la date limite de paiement. 36,5 % des factures sont payées dans les 30 jours suivant l’échéance, chiffre en constante amélioration depuis 2008.

Trois secteurs d’activité fragilisés se distinguent par une évolution déconnectée des tendances générales : la construction, l’acier et le textile font souvent face à des retards de paiement supérieurs à 60 jours. Face à la surcapacité et la surproduction de nouvelles énergies, le secteur de l’industrie solaire est aussi à surveiller. Celui-ci est en plein développement malgré une faible consommation sur le marché intérieur en raison de prix trop élevés et faute de politique de subvention par le gouvernement.

Comme il y a un an, la cause principale de ces retards de paiement reste la situation financière difficile des clients, constatée par 63 % des entreprises, sous l’effet conjugué des problèmes de trésorerie, de la concurrence et du manque d’accès au financement externe.

Inquiétudes 2012 : les entreprises face au manque d’accès au crédit

En 2012, la croissance chinoise pourrait continuer de ralentir et devrait atteindre 8% sur l’ensemble de l’année. L’expérience de Coface en Chine montre que l’accès aux crédits bancaires est de plus en plus restreint pour les entreprises privées et particulièrement pour les PME. Les résultats de l’étude en témoignent aussi : pour près d’un tiers des entreprises interrogées le principal danger viendrait en 2012 du manque d’accès au crédit.

En effet, les crédits bancaires étant majoritairement captés par les entreprises publiques (60% des crédits alloués aux entreprises d’Etat et aux collectivités locales), les PME doivent faire appel à des sources alternatives de financement, comme le « shadow banking ». Ce marché du crédit informel a proliféré du fait des distorsions du marché du crédit générées par l’organisation actuelle du secteur financier chinois, mais il reste très fragile : les faillites enregistrées en octobre dernier à Wenzhou se sont rapidement propagées à tout le secteur, aggravant finalement les difficultés des entreprises.