La Chine envahit l’Afrique

16 Aout 2010



2010 marque le 60e anniversaire de la politique chinoise d'aide à l'Afrique. En 2009, la Chine a signé pour près de 9 milliards d’euros de prêts à taux préférentiel en faveur des pays africains. A elle seule, la Banque d'Import-export de Chine a soutenu 325 projets pour un montant total de 6,7 milliards d’euros. La Chine devrait également signer, avant la fin de l'année, des accords d'annulation de dettes avec certains pays africains. Au niveau éducatif, la Chine prévoit de construire, d'ici trois ans, quelques 56 écoles sur le continent africain.

Mais la coopération de la Chine avec le continent africain ne se limite pas aux aides. Au cours de la cérémonie de clôture du forum sino-africain sur l'agriculture, la Chine a montré sa volonté de développer les échanges agricoles avec l’Afrique. Mais, dans le domaine des matières premières, la Chine a néanmoins encore beaucoup de retard. En 2009, l’importation de matières premières en provenance d’Afrique atteignait 23 milliard de dollars pour l’Europe. Pour la Chine, ce montant ne dépassait pas les 9 milliards de dollars.

Article publié la première fois le 15/08/2010

La Chine investit massivement en Afrique. Longtemps considéré comme un mythe, cette affirmation ne fait plus aucun doute. Le commerce entre la Chine et le continent noir a été multiplié par vingt depuis 1997. En 2008, le montant du commerce entre la Chine et l’Inde avait atteint 107 milliards de dollars.

Les investissements chinois permettent de développer les infrastructures

Aujourd’hui, la Chine y réalise 10 % de ses Investissement directs à l’étranger (IDE) et y consacre la moitié de son aide au développement. Les projets chinois en Afrique concernent principalement de routes, de ports et de mines. Les pays africains semblent satisfaits de cette situation bien que l’empire du milieu s’intéresse plus particulièrement aux pays riches en matières premières, comme l’Algérie, le Nigeria ou encore le Soudan. Ces trois pays attiraient un tiers des investissements provenance de la Chine.

Et pour cause, il s'agit d'une aubaine pour des pays africains qui manquent cruellement d'infrastructures. « Nous avons des besoins de financement énormes à ce niveau », assure Athanase Matenda Kyelu, ministre des Finances de la République démocratique du Congo. Mais le revers de la médaille n’est pas loin.

Le FMI se méfie

Le taux d’intérêt auquel le prêt est remboursé est plus risqué. C'est notamment cet aspect qui inquiète les institutions financières. « Il faut toutefois s'assurer que les taux d'intérêt pratiqués ne remettent pas en cause la maîtrise de la dette des pays destinataires » précise Dominique Strauss Kahn, le président du FMI.

Le déferlement de financements chinois fait craindre le pire pour la situation budgétaire des économies africaines, alors que les bailleurs traditionnels s'efforcent de réduire la dette africaine. Les pays occidentaux auraient-ils peur que la Chine viennent marcher sur leur territoire ?