L’Espagne peine à sortir la tête de l’eau

6 Décembre 2010



En Espagne, le taux de chômage a fini par atteindre la barre des 20 %. Pourtant, il y a deux ans, les prévisions les plus pessimistes estimaient qu’il ne dépasserait pas les 15 %. Aujourd’hui, le gouvernement espagnol doit également se battre avec son déficit et sa dette. Pour éviter d’avoir recours à une aide internationale du même type que la Grèce ou l’Irlande, l'Espagne a annoncé, mercredi dernier, de nouvelles mesures visant à réduire son déficit.

L’Etat espère tirer cinq milliards d’euros de la cession de 30 % du capital de la loterie nationale et 30 milliards d’euros de la cession de 49 % du capital des aéroports et services aéroportuaires du pays. Le président espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a également annoncé la fin de l'indemnisation de 426 euros par mois pour les chômeurs de longue durée dont les droits ont expiré. Elle avait été pourtant votée il y a moins d’un an afin de relancer la consommation. Elle concernait 70 000 personnes. Ces mesures permettraient de réduire d’un tiers le déficit prévu cette année. Ce dernier s’élèvera à 100 milliards d’euros, soit 9,3 % du Produit intérieur brut (PIB).

Article publié pour la première fois le 05/12/2008

Il y a quelques années, on vantait les mérites de l’économie espagnole : croissance forte, baisse du chômage et compétitivité retrouvée. Mais l’Espagne vit depuis le début le retour du bâton. Depuis janvier 2008, le nombre de chômeurs ne cesse d’augmenter. En novembre, il a progressé de 6 %, après une hausse de 7 % en novembre.

Sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de près de 40 %, passant de 2,2 à 3 millions de chômeurs. Du jamais vu. Selon l'Institut national de la statistique (Ine), le taux de chômage s'est élevé à 11,3% au troisième trimestre.

Des plans de relance inefficaces

Malgré ces chiffres, Maravillas Rojo, le secrétaire général à l’emploi veut rester confiant : "Bien que nous traversions une période de grandes difficultés, le chiffre de novembre reflète une décélération de la croissance du chômage".

Pourtant, selon les analystes, la situation économique espagnole va continuer à se dégrader au moins jusqu'au second semestre 2009. Selon l’Union européenne, le taux de chômage pourrait atteindre 13,8 % au pire de la crise.

Pour tenter de faire mentir les chiffres, José Luis Rodriguez Zapatero a présenté, hier, un quatrième plan de relance de l’économie depuis cet été, d'un montant de 11 milliards d’euros, soit environ 1 % du Produit Intérieur Brut (PIB) espagnol. L'objectif premier est d'aider les secteurs de la construction et de l'automobile afin de freiner les pertes d'emplois. Le gouvernement espère que ce plan permettra de créer rapidement 300 000 emplois.