Immobilier : «les investisseurs ont besoin d’un cadre juridique stable»

10 Février 2015



L’Etat français est sur le point de créer un nouveau fonds immobilier dédié au logement intermédiaire, qui devrait être doté par l’Etat d’un milliard d’euros, en vue de la construction d’environ 13 000 logements. Outre l’Etat, son capital pourra être ouvert à une vingtaine d’investisseurs externes et est susceptible d’être abondé par la Banque européenne d’investissement (BEI).

12 000 logements intermédiaires sur cinq ans

Cette nouvelle initiative s’inscrit dans le projet ambitieux de développement du logement intermédiaire en France, qui s’est concrétisé par un programme d’investissement de la SNI (filiale de la Caisse des Dépôts) sur ses fonds propres, avec un objectif de construction de 12 000 logements intermédiaires sur cinq ans, et la création, également par la SNI, du Fonds de Logement Intermédiaire (FLI), qui regroupe de nombreux investisseurs institutionnels et dont la capacité d’investissement sera de l’ordre de 1,2 milliard d’euros.
 
Il s’agit donc d’un appel d’offres de l’Etat en vue de la sélection du gestionnaire d’un futur fonds immobilier dédié au logement intermédiaire. Ampère Gestion, filiale de SNI et gestionnaire du Fonds de logement Intermédiaire (FLI), est candidat à cet appel d’offres.  Vincent Mahé, secrétaire général du groupe SNI, revient pour nous sur ce projet.

« Nous sommes entrés dans une phase de consolidation »


Économie et société : Quels sont les objectifs de ce nouveau fonds ?

Vincent Mahé : Construire ! Construire 6 000 à 8 000 logements neufs à loyers maîtrisés dans le coeur d'agglomérations en fort développement. Cela consiste à faire se rencontrer deux besoins : le besoin des classes moyennes de se loger dans les grandes métropoles pour une quittance comprise entre 600 et 1 000 euros  - c'est notre objectif en termes de produit - et le besoin des institutionnels de trouver, dans le contexte de baisse des baux actuels, un placement défensif, qui offre un rendement suffisant : un coupon de  4 % indexé sur l'inflation (soit une prime de 250 points de base sur les emprunts d'état à 20 ans) et plus de 7 % de rendement global.

Économie et société : Quel sera le rôle de la SNI dans ce programme ?

V. M. : Celui d'un opérateur intégré sur toute la chaîne de valeur. Sélectionner les programmes, surveiller les chantiers, gérer la relation avec les locataires, revendre les immeubles après une période d'exploitation de dix ans... le tout en s'appuyant sur le réseau de la SNI et ses capacités de premier bailleur de France, avec plus de 300 000 logements.

Économie et société : Pensez-vous que cela suffise à relancer le marché de la construction ?

V. M. : Cela donne une direction. Ce n'est évidemment pas dans une période de surchauffe qu'un fonds comme le notre peut se lancer. Nous avons aujourd'hui la possibilité de faire des acquisitions dans un contexte très raisonnable.

Économie et société : Quelles mesures devrait prendre le gouvernement pour relancer ce secteur ?

V. M. : On parle beaucoup de politique de l'offre, et c'est une bonne chose. Les investisseurs ont besoin d'un cadre juridique stable que ce soit dans le domaine de la relation avec les locataires ou pour les normes de construction. Je pense que nous sommes clairement entrés dans cette phase de consolidation.